vendredi, novembre 1

Le groupe de Robert Smith est de retour avec « Songs of A Lost World », son premier album en seize ans.
Un disque sublime qui porte la patte inimitable d’une formation qui a déjà marqué plusieurs générations.
Et dont l’influence peut s’entendre et se voir dans tous les domaines, de l’écran aux podiums.

Le comeback le plus tendance du moment ? C’est clairement celui de The Cure. Seize ans après 4 :13 Dream, le groupe de Robert Smith publie ce vendredi 1er novembre Songs of A Lost World, un opus de huit titres dont le majestueux single et titre d’ouverture, « Alone », avait donné un avant-goût prometteur, fin septembre. Si la formation britannique fascine depuis plusieurs générations, c’est à la fois grâce à son approche musicale unique… et à une esthétique qui a défié les modes pour revenir au goût du jour.

Un album sublime

Quatorzième opus de The Cure depuis 1979, Songs Of A Lost World porte bien son titre. À l’heure où la musique se consomme à l’unité sur les plateformes de streaming, Robert Smith et ses complices ont conçu un album dans lequel on plonge la tête la première – un casque sur les oreilles de préférence – pour ne plus en sortir jusqu’au bout. À l’instar de « Alone », où le chanteur attend plus de trois minutes pour prendre le micro, chaque piste laisse vivre la musique, à la fois mélancolique et lumineuse. Toujours sublime. À noter que ce monde perdu est le premier dans lequel s’aventure le guitariste Reeves Gabrels, vieux complice de David Bowie dont le jeu créatif s’épanouit à merveille auprès de son nouveau patron.

Une tournée en vue ?

À l’heure où nous écrivons ces lignes, The Cure vient de donner un concert exceptionnel pour la BBC dans le cadre du lancement de cet album tant attendu. À 65 ans, Robert Smith semble avoir la forme – et même le sourire. Si le groupe doit se produire ce vendredi soir devant les 3000 spectateurs du Troxy, une salle mythique de l’East London, aucune autre date n’est programmée… pour le moment. Dans une interview diffusée sur les réseaux sociaux , le chanteur révèle qu’il planche sur deux albums supplémentaires, et qu’il compte terminer le premier d’entre eux avant de se lancer dans une tournée à rallonge. Elle pourrait s’étendre jusqu’à 2029, l’année de ses 70 ans et du 50ᵉ anniversaire de son tout premier album, Three Imaginary Boys. Le temps de convertir une génération supplémentaire.

Le film du moment

Cinématographique au possible, la musique de The Cure a été utilisée dans des dizaines de films au fil des décennies. Sans parler de Sean Penn, dont le rockeur triste dans There Must Be A Place de Paolo Sorrentino était clairement inspiré de Robert Smith ! Issu de l’album Seventeen Seconds, paru en 1980, le tube « A Forest » connaît aujourd’hui une seconde jeunesse grâce à sa présence sur la BO de L’Amour Ouf, le film de Gilles Lellouche qui a déjà réuni plus de 2 millions de spectateurs en deux semaines. Au cours de l’un des scènes les plus marquantes de cette grande fresque romantique et sanglante, les jeunes personnages de Jackie et Clotaire, joués par Mallory Wanecque et Malik Frikah, se lancent dans une chorégraphie endiablée sur ce titre dont le riff entêtant sonnera leurs retrouvailles dix ans plus tard, lorsqu’ils sont interprétés par Adèle Exarchopoulos et François Civil.

Le gothique, c’est chic !

Netflix

Certains d’entre vous ont eu leur période corbeau en écoutant « Just Like Heaven » ou « Boys Don’t Cry » sur leur antique walkman, vêtus de noir jusqu’au bout des doigts ? Eh bien figurez-vous que la tendance est de retour ! De l’envoûtante Jenna Ortega dans la série Mercredi sur Netflix aux défilés de Rick Owens et Ann Demeulemeester à la Fashion Week, gothique rime plus que jamais avec chic. Le look de Robert Smith et de ses disciplines a souvent été moqué, parfois à juste titre. En 2024, il est plus que jamais en phase avec l’humeur des créateurs… et d’une planète minée par les crises en tout genre. Songs Of A Lost World en serait-il la BO prémonitoire ?


Jérôme VERMELIN

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