vendredi, décembre 5
Un tee-shirt à l’effigie du journaliste Christophe Gleizes, lors d’une marche pour sa libération, à Avignon, le 16 juillet 2025.

Combien de fois le même scénario s’est-il produit ? Dans le brouillard de la crise, une éclaircie se dessine, une embellie s’amorce, avant que des vents contraires obscurcissent brutalement l’horizon. La condamnation, mercredi 3 décembre, du journaliste français Christophe Gleizes par la cour d’appel de Tizi Ouzou à sept ans de prison ferme, confirmation du verdict de première instance rendu le 29 juin, précipite à nouveau la relation entre la France et l’Algérie dans un trou d’air, à rebours d’une séquence d’apaisement ayant récemment autorisé tous les espoirs d’une reprise.

Le 12 novembre, l’écrivain Boualem Sansal était gracié par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, après près d’un an de détention. Le geste de clémence, certes octroyé grâce à une médiation de l’Allemagne, avait été interprété comme l’annonce d’une accalmie dans la crise franco-algérienne née en juillet 2024 de la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental. Il a fallu déchanter.

« C’est un coup de massue qui nous laisse abasourdis », lâche un acteur français de la relation bilatérale. C’est que tous les signaux étaient au vert dans les semaines qui avaient précédé l’audience de Tizi Ouzou. « Nous étions très optimistes », confirme une autre source, associée au cercle ayant préparé la défense du journaliste de So Foot et de Society auprès des autorités d’Alger. Les indices favorables s’accumulaient. A la libération de M. Sansal et aux visas accordés à l’avocat et à la famille de Christophe Gleizes s’était ajoutée l’intercession prometteuse d’une figure morale très respectée en Algérie, le cardinal Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger.

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