jeudi, janvier 16

Le 20 janvier, Donald Trump deviendra officiellement le 47ᵉ président des États-Unis.
Quatre ans auparavant, il avait incité ses partisans à prendre d’assaut le Capitole.
Depuis, sa promesse de campagne de gracier les émeutiers divise fortement les Américains, comme le montrent les correspondants de TF1 sur place.

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Le Capitole envahi par des partisans de Donald Trump

Durant toute la campagne ayant mené à son retour à la Maison-Blanche, qui deviendra officiel le 20 janvier prochain, Donald Trump n’a eu de cesse de le marteler : « Ma première mesure en tant que prochain président sera de libérer les otages du 6 janvier emprisonnés à tort ! » Une référence aux 541 personnes incarcérées pour leur implication dans le désormais fameux assaut contre le Capitole du 6 janvier 2021, à l’instigation (selon un rapport du procureur spécial) de celui qui contestait alors le résultat de l’élection présidentielle ayant vu Joe Biden l’emporter contre lui. Et qui compte aujourd’hui les gracier.

L’immense majorité de ces condamnés purgent leur peine dans le même centre pénitentiaire de Washington, au pied duquel, chaque soir depuis plus de deux ans et demi, des militants se réunissent par dizaines, parfois par centaines, pour leur crier leur soutien. « Nous devons être présents ici et nous assurer qu’il y ait une vraie enquête sur ce qu’il s’est passé ce jour-là, lance, au micro de TF1, dans le reportage du 20H visible en tête de cet article, Nicole Reffitt, l’épouse d’un de ces détenus. Mon mari n’avait pas de casier judiciaire. Il a toujours été un membre productif de la société. »

Vêtus de bonnets « Make America great again », le slogan emblématique de Donald Trump, ils prient, chantent l’hymne national et conversent même avec leurs proches sur haut-parleur au téléphone, bien qu’ils se trouvent derrière les murs de l’établissement qu’ils surnomment tous le goulag. « Je pense que nous méritons cette grâce, parce que nos droits ont été bafoués », nous dit ainsi, depuis sa cellule, Robert Turner, l’un des prisonniers du 6 janvier.

Un avis que tous les Américains ne partagent pas. Aquilino Gonell, par exemple, s’était battu quatre heures durant contre des émeutiers ce jour-là, dans l’exercice de ses fonctions de policier. Métier qu’il a abandonné depuis, en raison des innombrables séquelles physiques et morales laissées par cet épisode, durant lequel il a cru mourir. « J’ai perdu ma carrière et ma santé. J’ai perdu l’un de mes collègues… C’est dingue d’imaginer que Trump puisse gracier les gens qui s’en sont pris à des policiers qui ne faisaient que leur travail. Des gens qu’il qualifie même de héros, lâche-t-il, plein d’amertume, au micro de TF1. Ça ravive mes blessures. C’est une trahison envers moi, envers tous les policiers, notamment celui qui est mort. » Il s’appelait Brian Sicknick et avait 42 ans. Quatre autres personnes ont perdu la vie ce 6 janvier, dont Ashli Babbitt, une assaillante abattue par la police.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Axel MONNIER, Gilles PARROT, Julie ASHER

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