jeudi, décembre 18

L’approche des festivités de Noël coïncide avec une profusion de sorties de coffrets DVD et Blu-ray. L’occasion idéale pour découvrir ou redécouvrir la filmographie d’un réalisateur. En voici une sélection choisie par les critiques cinéma du service Culture.

  • Joao César Monteiro
    Dix films
Visuel du coffret « Joao César Monteiro ».

Impatients cinéphiles, le nouveau coffret Monteiro est à vous ! Le précédent étant épuisé, celui-ci arrive, contenant les dix longs-métrages de Joao César Monteiro (1939-2003), sans doute le plus fou et le plus déluré des maîtres portugais, ainsi que trois de ses « courts » (Sophia de Mello Breyner Andresen, Qui court après les souliers d’un défunt mort pieds nus et Que ferais-je de cette épée ?). Bien sûr, le clou du voyage reste la trilogie de Jean de Dieu − Souvenirs de la maison jaune (1989), La Comédie de Dieu (1995) et Les Noces de Dieu (1999) − dans laquelle Monteiro, décharné, incarne un érotomane douceâtre, fabricant de glaces et collectionneur de poils pubiens dans La Comédie de Dieu. Mais tous les films sont à revoir à la lumière du désespoir d’un cinéaste qui cherchait à fuir le XXe siècle et ses horreurs, pour s’inventer son propre territoire, le cinéma, ainsi que l’expliquait Serge Daney (1944-1992), cité par Marcos Uzal, dans une analyse passionnante de l’œuvre du cinéaste portugais. Clarisse Fabre

8 Blu-ray, Spectrum films, 120 €.

  • Gaël Lépingle
    Julien, Une jolie vallée, Seuls les pirates, Des garçons de province

Dans les films de Gaël Lépingle, né en 1972, des garçons partent, d’autres restent ou ne font que passer. Le cinéma queer et décentré, hors de Paris, du cinéaste qui a grandi en banlieue orléanaise, est à découvrir dans ce joli coffret en forme de livre, contenant trois longs-métrages − Julien (2010), Seuls les pirates (2018) et Des garçons de province (2022) −, un « moyen » (Une jolie vallée, 2015), deux textes inspirés et quelques bonus. Film manifeste, Des garçons de province dépeint, en trois récits sans lien apparent, trois cérémonies : la création d’un spectacle, une séance de photos en tenue de chevalier, et au milieu le départ d’un adolescent, en plein été, quittant sa maison en short et talons hauts. Traçant son chemin dans les rues désertes, pavillonnaires, au son des sandales qui claquent. Une œuvre d’une douce radicalité. Cl. F.

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