dimanche, octobre 6

Adèle Exarchopoulos, propulsée en 2013 par « La Vie d’Adèle », est à l’affiche de « L’Amour Ouf » de Gilles Lellouche, en salles le 16 octobre.
À 30 ans et autant de films, elle sait être aussi convaincante dans le drame qu’hilarante dans la comédie.
Elle s’est confiée avec légèreté et naturel ce dimanche 6 octobre à Audrey Crespo-Mara.

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Sept à huit

À peine le grand public l’avait-il découverte qu’elle était déjà au firmament. Palme d’or à Cannes pour son rôle dans « La Vie d’Adèle », en 2013, Adèle Exarchopoulos poursuit sa course ascendante avec un nouveau film : « L’Amour Ouf » de Gilles Lellouche, en salles le 16 octobre. « Instantanément attachante », comme disent ses proches, à trente ans et autant de films, elle a toujours ses joues rondes, ses yeux noirs qui pétillent et son ton gouailleur. « Pour la Palme d’or, je me disais, je suis au Festival de Cannes, on me prête des robes, je vais les rendre, mais elles sont trop jolies, je suis en train de dormir gratuitement sur la Croisette avec mes dix copains qui sont venus de Paris… Il y a un truc d’un émerveillement pur », se souvient-elle dans la vidéo ci-dessus, ajoutant : « C’est un métier où tu accèdes à des privilèges : d’essayer des métiers pour travailler un rôle, de voyager, de rencontrer des gens. Il ne faut jamais se lasser d’être émerveillé par ça, en fait ». 

Mes parents m’ont toujours laissé être qui je voulais, aimer qui je voulais. Ils m’ont toujours laissé faire mon expérience.

Adèle Exarchopoulos

Adèle Exarchopoulos aurait pu péter les plombs face à ce changement de vie radical. Il n’en est rien. Pas blasée pour deux sous, elle garde la tête froide. « Mon père est chef des stands des sandwichs à Bercy, ma maman est infirmière (…) et le premier texto que j’ai reçu quand j’ai eu la Palme d’or, c’est mon père qui me dit : ‘fais attention, les gens vont te voir comme un steak, comme l’appât du gain’ et je lui disais ‘mais t’es dingue !’. C’est des gens très simples, donc tout ce milieu où d’un coup tout le monde observe ta fille, je peux comprendre l’inquiétude que ça peut procurer », admet-elle. 

Quant à son nom grec : Exarchopoulos, jugé un peu dur à prononcer, dès ses premiers pas dans le cinéma, on lui demande d’en changer. La réaction de son père, avec lequel elle est très complice, ne se fait pas attendre. « Il me dit pas grand-chose, mais je sens qu’il n’apprécie pas du tout. Le lendemain, j’apprends que mon père a appelé la production et a pété un câble (…). Je comprends en même temps, et j’ai gardé mon nom », explique-t-elle. Et de poursuivre : « Mes parents m’ont toujours laissé être qui je voulais, aimer qui je voulais. Ils m’ont toujours laissé faire mon expérience », affirme-t-elle.  

L’amitié au-dessus de tout

Dans « L’Amour Ouf », cette « déclaration d’amour à l’amour », Adèle Exarchopoulos aime intensément, violemment. Mais pour elle, l’amitié est peut-être la plus belle forme d’amour qui soit. « Je trouve que dans l’amitié il y a quelque chose où tu es toi-même, où tu ne triches pas. Il n’y a aucun intérêt à ne pas être toi-même avec un ami (…) C’est pour ça que j’aimerais être la meilleure amie de mon amoureux, de mon fils, de ma famille. Je trouve que c’est essentiel », assure-t-elle. Et quand on parle d’amitié, comment ne pas citer l’actrice Leïla Bekhti, son âme sœur rencontrée en 2013. Rien qu’à l’évocation de son nom, Adèle lâche instantanément : « C’est ma famille ! » Les deux comédiennes ont d’ailleurs habité un temps dans le même immeuble, ce qui a créé des liens très forts entre leurs enfants. « Quand nos enfants sortent de l’école, ils viennent chez l’une ou chez l’autre, et après ça part », plaisante-t-elle. 

Une amitié qu’Adèle espère « éternelle ». « Je ne pourrais pas être moi-même sans mes amis. Ils m’influencent profondément dans tout », insiste-t-elle. Jamais très loin de l’adolescence, Adèle plébiscite avec eux les « soirées jeux ». « J’aime quand on se retrouve à plein, qu’on mange et que ça part en loup-garou », avance-t-elle. Et avant même qu’Audrey Crespo-Mara ait le temps de comprendre de quoi il s’agit, Adèle s’empresse d’expliquer les règles comme si une partie allait débuter. « Avec des cartes, en gros, il y a des loups-garous et des villageois. Les villageois ne savent pas qui sont les loups-garous et le but des loups-garous, c’est de tuer les villageois et le but des villageois, c’est de démasquer les loups-garous. C’est un jeu de manipulation, c’est horrible. Tu perds des amis d’ailleurs », s’amuse-t-elle. 

Il faut dire qu’Adèle place une valeur au-dessus de toutes les autres : le rire. D’ailleurs, c’est la première question qu’elle pose à son fils quand il rentre de l’école. « T’as rigolé aujourd’hui avec tes copains ? », lui demande-t-elle inlassablement. Finalement, « comme toutes les mamans, j’ai juste envie que mon fils soit heureux », finit-elle par conclure. 


Virginie FAUROUX | Propos recueillis par Audrey Crespo-Mara

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