« Comment le chancelier a-t-il réussi cet exploit ? », s’interrogeait le tabloïd Bild, lundi 15 décembre, alors que Berlin s’apprêtait à accueillir un aréopage de chefs d’Etat pour se pencher sur la situation de l’Ukraine, au premier rang desquels le négociateur américain, Steve Witkoff, et Jared Kushner, le gendre du président Donald Trump. Celui-ci avait pourtant prévenu le 12 décembre, par la voix de sa porte-parole, qu’il était « extrêmement frustré » par les « réunions qui n’ont d’autre but que de se réunir » et n’enverrait de représentants en Europe que si les négociations avaient une chance d’avancer.
Le chancelier conservateur Friedrich Merz, accusé chez lui de ne pas s’atteler avec suffisamment d’ardeur aux réformes structurelles du modèle allemand, s’est imposé depuis quelques jours comme le leader incontesté de l’Europe. C’est lui qui a défendu, à Bruxelles, le scénario d’une mobilisation des actifs russes gelés comme source de financement pour l’Ukraine, tandis que le sommet international, qui pourrait ouvrir la voie à un cessez-le-feu, s’est tenu à son initiative dans la capitale allemande. Une réunion à Paris était encore évoquée quelques jours plus tôt. Dissimulant mal son agacement, la France a, d’ailleurs, tardé à confirmer la venue d’Emmanuel Macron à Berlin, ne l’officialisant qu’à la dernière minute.
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