Les procureurs siciliens ont annoncé samedi 24 août avoir ouvert une enquête pour homicide involontaire par négligence, après le naufrage du superyacht qui a fait sept morts près de Palerme, tout en soulignant que les investigations n’en étaient qu’à leurs prémices. « Nous n’excluons rien », a déclaré lors d’une conférence de presse le procureur Ambrogio Cartosio après le naufrage du voilier de luxe « Bayesian » dans une tempête à l’aube lundi.
« Le ministère public de Termini Imerese a déposé un dossier auprès de l’Etat contre X, faisant état de délits de naufrage par négligence et d’homicides par négligences multiples », a précisé Ambrogio Cartosio, en ajoutant qu’il « est possible que nous identifions des suspects avant la remontée de l’épave ».
Le luxueux super voilier de 56 mètres a sombré en quelques minutes après le passage soudain d’une trombe marine. Quinze personnes ont été sauvées, dont six passagers. Les pompiers italiens ont retrouvé vendredi le corps de la fille du magnat britannique de la tech Mike Lynch, dernière disparue du naufrage du yacht survenu lundi en Sicile, qui a fait sept morts au total, dont le milliardaire.
Ce richissime homme d’affaires, surnommé le « Bill Gates britannique », fêtait avec ses amis, collaborateurs et avocats, sa relaxe en juin dans un procès pour fraude aux Etats-Unis qui aurait pu lui coûter des années de prison.
Questions sur « une longue série d’erreurs »
La vitesse à laquelle le yacht a coulé et le fait que les autres bateaux autour de lui n’aient pas été touchés soulèvent des questions, notamment celle de savoir si la quille lestée, qui fait contrepoids à l’imposant mât, était abaissée ou relevée au moment de la tempête. Le patron du groupe naval The Italian sea group, propriétaire du chantier naval Perini Navi qui a construit le Bayesian, a pointé du doigt l’erreur humaine.
« Tout ce qui s’est passé révèle une longue série d’erreurs. Les passagers ne devaient pas être dans les cabines, le navire ne devait pas être à l’ancre » dans ces conditions météo, a déclaré Giovanni Costantino dans une interview jeudi au Corriere della Sera. Nautilus International, un syndicat maritime, a réagi réclamant une « enquête approfondie et impartiale » dans un communiqué.