jeudi, décembre 18
Emmanuel Grégoire, lors de l’inauguration de son local de campagne pour les municipales de Paris, le 6 novembre 2025, dans la capitale française.

Pour la première fois, socialistes, écologistes et communistes partiront unis au premier tour des municipales à Paris. « Un moment historique », a salué, mercredi 17 décembre soir, Emmanuel Grégoire (Parti socialiste, PS), ex-premier adjoint de la maire sortante, Anne Hidalgo, qui mènera la liste d’union le 15 mars 2026 aux côtés des chefs de file des écologistes David Belliard et des communistes Ian Brossat.

L’accord a été approuvé dans la soirée par le conseil fédéral des socialistes parisiens, à 85 %, et par plus de 70 % des militants écologistes de la capitale, dont le vote était décisif. Le projet d’union était également soumis aux instances communistes, qui devraient l’approuver d’ici jeudi matin.

Si socialistes et écologistes gouvernent ensemble la capitale depuis 2001, ils n’avaient encore jamais mené campagne commune dès le premier tour. Leur soutien « m’honore et m’oblige pour la bataille à venir », a déclaré, dans un communiqué, Emmanuel Grégoire, député de Paris.

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Gagner face à « une droite trumpiste »

David Belliard a, lui, salué sur Instagram « un vote de responsabilité, pour faire gagner l’écologie sociale et populaire » face à « une droite trumpiste, antipauvres, affairiste et climatosceptique », incarnée selon lui par la candidate des Républicains (LR), Rachida Dati.

Selon l’accord consulté par l’Agence France-Presse, les partenaires s’engagent « à tout faire pour qu’il n’y ait qu’une seule liste de gauche au second tour », excluant toute alliance avec le candidat Horizons soutenu par Renaissance, Pierre-Yves Bournazel. Mais sans fermer explicitement la porte à la France insoumise (LFI), menée à Paris par la candidate Sophia Chikirou, même si Emmanuel Grégoire a répété qu’il ne discuterait pas avec LFI, au premier comme au second tour.

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Initialement annoncée pour octobre, cette alliance, qui associe également Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, et L’Après (ex-LFI), est le fruit de plus de trois mois de tractations serrées. Mais l’accord a un coût pour le PS qui dirige la capitale depuis vingt-cinq ans puisque plusieurs représentants socialistes sortent mécaniquement de la liste.

Les discussions achoppaient notamment sur la place des écologistes en lice pour le Conseil de Paris dans un contexte de changement de mode de scrutin. Selon l’accord, 36 écologistes seraient éligibles contre 28 élus actuellement.

David Belliard tête de liste dans le XIe arrondissement

Source de profondes crispations chez les militants socialistes, les écologistes ont également obtenu que David Belliard soit tête de liste dans le XIe arrondissement, où fut élu Léon Blum et où l’est l’actuelle maire socialiste, Anne Hidalgo. Une troisième mairie verte en plus de celles du XIIe et du XIVe qu’ils administrent déjà.

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Revendiquant leur rôle central dans la transformation de l’espace public, de l’essor des pistes cyclables aux « rues aux écoles », les écologistes conditionnaient leur retrait à l’obtention de concessions significatives. Parmi les « marqueurs communs » figurent la revalorisation du périscolaire, un service de garde d’enfant universel, l’objectif de 40 % de logement public (dont 30 % de logement social), ou encore la poursuite de la piétonnisation et du verdissement de la ville. Ainsi que la gratuité des bus proposée par David Belliard. Parmi les points de divergence, figue l’avenir du Parc des Princes, le stade où évolue le Paris Saint-Germain.

La plupart des grandes villes dirigées par la gauche ont franchi le pas d’une alliance PS-Ecologistes dès le premier tour, à l’instar de Paris.

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Le Monde avec AFP

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