dimanche, décembre 1

Deux manifestations se sont tenues, samedi 30 novembre, à Romans-sur-Isère (Drôme), un an après la mort de Thomas, 16 ans, tué lors d’un bal à Crépol en novembre 2023.

Le premier appel à se rassembler émanait d’un groupe d’ultradroite baptisé « Justice pour les nôtres ». Il appelait à rendre hommage à l’adolescent ainsi qu’à Nicolas Dumas, un jeune homme tué devant une discothèque ardéchoise il y a deux mois, tous deux qualifiés de « victimes de l’immigration ». Environ 200 personnes se sont rassemblées sur une place du centre-ville pour des discours et une Marseillaise. Certains participants se sont enveloppés dans un drapeau français.

Sur une pancarte s’affichent pêle-mêle des portraits de Thomas, mais aussi de Samuel Paty ou de Philippine, étudiante de 19 ans dont le corps avait été découvert enterré à Paris dans le bois de Boulogne : « nos frères, nos sœurs, nos enfants. Pas des faits divers ».

« C’est un hommage revendicatif », a expliqué aux journalistes Raphaël Ayma, porte-parole de « Justice pour les nôtres », qui souhaite « tirer des leçons politiques ». « On est des militants politiques qui ressent[ons]de l’empathie vis-à-vis de Thomas, qui [nous] sent[ons] touchés », souligne-t-il. « Aujourd’hui, vous avez une jeunesse qui effectivement ne se contente plus de juste aller voter tous les cinq ans et qui sort dans la rue pour exprimer ses idées. »

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« Dire que Romans n’est pas une ville d’extrême droite »

Avant ce rassemblement, un premier cortège s’est élancé, mené par des organisations de gauche, en début d’après-midi, ouvert par une banderole sur laquelle était écrit : « Face aux racistes, Romans résiste ». Des militants de la Jeune Garde antifasciste, des sympathisants La France insoumise ou CNT (Confédération national du travail) ont pris part au cortège, mais aussi des jeunes du quartier de la Monnaie, a constaté un journaliste de l’Agence France Presse (AFP).

Le cortège est parti du cœur du quartier de la Monnaie, qui fut notamment pris pour cible lors d’une manifestation aux allures d’expédition punitive quelques jours après la mort de Thomas, car certains suspects dans le dossier en sont originaires. Dans cette affaire, 14 personnes ont été mises en examen. L’auteur du coup mortel n’a pas été identifié. L’instruction en cours doit permettre de déterminer les responsabilités de chacun.

« C’est important pour nous de dire que Romans n’est pas une ville d’extrême droite, que malgré le fait que l’ultradroite nous ait mis sur une carte et à leur agenda politique, nous, sur le terrain, on a envie de dire stop à ça », a expliqué à l’AFP Julie Maurel, membre du Collectif pour Romans. Dans le cortège, la mère de Zakaria, 15 ans, originaire de la Monnaie et tué en avril en s’interposant dans une altercation. Au cours de la marche, les manifestants se sont arrêtés là où cet adolescent est mort et ont fait une minute de silence « pour Zakaria et tous ceux qui sont tombés ». « On manifeste avec Thomas, Zakaria, Nicolas et tous les enfants morts de violences aveugles dans nos têtes, dans nos cœurs. Mais là vraiment, l’enjeu pour nous ce n’est pas du tout d’instrumentaliser ces morts-là, c’est vraiment d’être contre la récupération raciste qui est faite de notre territoire et de notre population », a insisté Julie Maurel.

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Manifestations interdites puis autorisées

Les deux manifestations avaient, dans un premier temps, été interdites par la préfecture qui craignait des « troubles importants et des affrontements idéologiques ». Le tribunal administratif de Grenoble a finalement levé ces interdictions.

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Un important dispositif de sécurité avait été déployé dans la ville et les deux rassemblements se sont tenus à distance (un peu plus d’un kilomètre environ au plus près) et à des horaires légèrement décalés.

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Le Monde avec AFP

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