vendredi, mai 17
Des personnes se recueillent à Grande-Synthe, à l’endroit où Philippe a été mortellement agressé, le 18 avril 2024.

Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été mis en examen pour « assassinat », vendredi 19 avril, après la mort de Philippe, un jeune homme de 22 ans violemment agressé dans la nuit de lundi à mardi à Grande-Synthe (Nord). A ce stade de l’enquête, il existe des raisons de penser qu’il s’agit d’un « meurtre aggravé par la circonstance de guet-apens », a expliqué la procureure de Dunkerque, Charlotte Huet, lors d’une conférence de presse.

« L’un d’eux a reconnu » l’organisation d’un « guet-apens » contre le jeune homme par l’intermédiaire d’un site de rencontres gratuit, a précisé jeudi une source policière à l’Agence France-Presse (AFP). Le site en question, coco.gg, permet d’engager des discussions en renseignant un pseudo, un âge, un sexe et un code postal sans vérification ni création de compte.

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Vendredi matin, plus d’un millier de personnes se sont réunies à Grande-Synthe pour rendre hommage à la victime. « Hommage à Philippe », pouvait-on lire sur une grande banderole en tête du cortège – en présence des deux frères de la victime, Dylan et Kelvyn. Plusieurs personnes, dont beaucoup portant une tenue blanche, ont à la main des photos de la victime.

Philippe était « un super ami, gentil, à l’écoute, il était là pour tout le monde », affirme dans la foule Valentine, 26 ans, une amie d’enfance. « Nous étions dans le même club de jiu-jitsu. Je l’ai connu l’année dernière, et ce fut un coup de cœur ; il était sympathique, souriant… C’est un choc pour tout le monde », témoignait Louna, 42 ans.

Un acte de « barbarie »

Alertés par les pompiers vers 2 heures du matin mardi, les policiers avaient découvert le jeune homme gisant sur un parking à l’arrière d’une enseigne d’hypermarché, avec des fractures et des plaies au visage, avait expliqué mercredi une source policière.

La marche blanche est passée en silence devant le lieu de l’agression, où des dizaines de fleurs ont été déposées, sous quelques gouttes de pluie.

Selon un témoin, il avait été agressé par trois individus alors qu’il était en conversation téléphonique. Ils lui auraient dérobé son téléphone portable avant de prendre la fuite, avait rapporté cette source. Hospitalisé en réanimation, il est mort mardi soir des suites de ses blessures.

« On parle d’un homme qui a été (…) véritablement et manifestement supplicié, qui était à terre et qui a été achevé par des coups », a commenté le premier ministre, jeudi soir sur BFM-TV, évoquant un acte de « barbarie ». Gabriel Attal a adressé « une pensée pour cet homme, pour sa famille, pour ses collègues ».

Selon le frère du jeune homme, il « rentrait de chez un ami, à 100 mètres de la maison » quand il a été agressé. Décrit comme « sympa, agréable » et « sans problème », Philippe avait travaillé comme animateur dans des centres de loisirs de la ville « sur des petits contrats d’été » et avait aussi été surveillant de cantine, a détaillé à l’AFP Benoit Ferré, le directeur de cabinet du maire de Grande-Synthe. « Il devait commencer à travailler chez Amazon prochainement », a-t-il ajouté.

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« Nous sommes aujourd’hui sous le choc. Ne cédons pas à la peur ni à l’esprit de vengeance », a écrit sur Facebook le maire socialiste de Grande-Synthe, Martial Beyaert, appelant les participants à la marche à défiler dans « le respect » et « la dignité ».

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Le Monde avec AFP

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