mercredi, décembre 10

Dans un communiqué, l’association a indiqué qu’il était décédé lundi à son domicile de Nairobi, au Kenya. Iain Douglas-Hamilton, expert mondialement reconnu des éléphants et considéré comme l’un des « pionniers » de leur protection, « a révolutionné notre compréhension (…) grâce à ses recherches novatrices », ajoute l’organisation. Il avait consacré ses dernières années à la lutte contre le braconnage.

Né et élevé en Angleterre puis en Écosse, Iain Douglas-Hamilton avait entrepris des études de zoologie à l’université d’Oxford, d’abord attiré par l’idée d’étudier les lions. Mais à 23 ans, il s’installe en Tanzanie pour se consacrer à l’étude des éléphants sauvages du parc national du lac Manyara. Il passa une grande partie de sa vie en Afrique, travaillant en Ouganda et en Tanzanie, avant de s’installer au Kenya avec sa famille.

« Iain a changé l’avenir non seulement des éléphants, mais aussi celui d’un grand nombre de personnes à travers le monde. Son courage, sa détermination et sa rigueur ont inspiré tous ceux qui l’ont rencontré », a déclaré Frank Pope, directeur de Save the Elephants.

Ce zoologiste de renom a réalisé des avancées majeures dans le décryptage de la communication des éléphants et dans la compréhension des choix qu’ils font lors de leurs déplacements sur de vastes étendues, au sein de différents groupes sociaux. « Quiconque étudie les éléphants — et c’est certainement mon cas — prend pleinement conscience qu’il a affaire à une espèce sensible, une espèce où les individus pensent par eux-mêmes », confiait-il dans un documentaire qui lui était consacré, Une vie parmi les éléphants. « Ce qui caractérise les éléphants, c’est qu’ils ont beaucoup en commun avec les êtres humains.

Son combat contre les braconniers

Face à la recrudescence du braconnage à la fin des années 1970, M. Douglas-Hamilton délaisse la recherche pour se consacrer à la protection des pachydermes. Dans les années 1980, alors que le braconnage de l’ivoire atteignait un niveau critique, il dénonçait un véritable « holocauste d’éléphants ».

Son travail, qui consistait à documenter l’ampleur de la crise en utilisant pour la première fois la surveillance aérienne pour compter les grandes populations, a contribué à donner un élan à la campagne intergouvernementale visant à interdire le commerce mondial de l’ivoire en 1989. Ce combat n’était pas sans risques : lui et sa femme s’asseyaient sur des gilets pare-balles dans leur petit avion pour se protéger des tirs de braconniers susceptibles de les prendre pour cible.

Il a fondé Save the Elephants en 1993 et est l’un des premiers à introduire le suivi par GPS et les techniques de surveillance aérienne, désormais devenues des références dans la protection de la faune sauvage. Il est devenu l’un des défenseurs les plus connus et les plus virulents de la cause des plus grands mammifères terrestres.

Avec son épouse Oria, il a publié deux livres primés sur les éléphants. « Si des éléphants survivent aujourd’hui en Afrique, c’est grâce à cet homme », titrait un article récent du quotidien britannique The Telegraph.

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