mercredi, mai 22

Monsieur le Président de la République, le 24 avril, les autorités judiciaires de la République islamique d’Iran annonçaient la condamnation à mort de Toomaj Salehi, rappeur contestataire et militant du mouvement Femme, vie, liberté.

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« La vraie mort est celle de se résigner au désespoir », nous dit Toomaj Salehi dans ses textes. Aussi, nous demandons à la France de réagir et de porter sa voix. Le mouvement Femme, vie, liberté né après la mort de la jeune Mahsa Jina Amini, vous le connaissez, monsieur le Président, car vous l’avez soutenu, notamment le 12 novembre 2022, en accueillant à l’Elysée quatre militantes iraniennes des droits humains : Masih Alinejad, Ladan Boroumand, Shima Babaei et Roya Pirayi.

Le même jour, lors de l’entretien accordé à France Inter, vous avez dit votre admiration, votre respect et votre soutien au combat des Iraniennes et Iraniens, car ce combat est celui des valeurs de notre devise, celui d’un universalisme de liberté auquel nous croyons en France.

La réponse de la République islamique à ce mouvement pacifiste et universel a été une répression cruelle et sans limites. L’ONG Iran Human Rights a répertorié 537 manifestants tués et de nombreux autres arbitrairement emprisonnés et torturés. L’une des armes du régime iranien pour faire taire les dissidents est la condamnation à la peine de mort.

Selon le rapport de l’association Ensemble contre la peine de mort, au moins 834 personnes ont été exécutées en Iran en 2023, marquant ainsi une augmentation de la peine de mort de 43 % en un an, le taux le plus élevé depuis 2015.

Le rap, outil politique

Toomaj Salehi, artiste populaire en Iran, est l’une des figures marquantes de Femme, vie, liberté. Ce chanteur de rap a pris le risque de manifester, mais a surtout été catalyseur des idéaux de cette population iranienne avide de liberté et de démocratie.

Le rap, que Toomaj manipule avec ardeur, s’est révélé être un formidable outil politique dénonçant le totalitarisme du régime et sa corruption, encourageant le peuple à ne faire qu’un et à se soulever pour la liberté.

Pour ses prises de position, Toomaj Salehi a été arrêté le 30 octobre 2022 et sévèrement torturé dès les premiers jours de sa détention avant d’être placé à l’isolement durant plusieurs mois. Libéré sous caution le 19 novembre 2023, il publie immédiatement une vidéo pour dénoncer les tortures physiques et psychiques dont il a été victime. Avec un courage inouï, il accuse la corruption de la justice, qui l’a condamné à six ans et trois mois de prison pour « corruption sur terre ».

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