Outre les chefs d’États Donald Trump, Claudia Sheinbaum et Mark Carney, de grands noms du sport ont eu la lourde tâche de réaliser le tirage au sort de la prochaine Coupe du monde de football, qui aura lieu aux États-Unis, au Mexique et au Canada du 11 juin au 19 juillet 2026. Le monde du ballon rond a eu les yeux rivés sur le Kennedy Center, où s’est tenue la cérémonie tant attendue.
Et boule après boule, les pays ont été répartis dans les douze poules de ce premier Mondial de football à 48 nations. Wayne Gretzky, Shaquille O’Neal, Tom Brady et Aaron Judge, légendes respectivement du hockey sur glace, du basket, du football américain et du baseball, ont scellé le sort des prétendants au sacre. Et ils ont offert de gros adversaires à la plupart des équipes africaines en lice.
Et 24 ans après, le Sénégal retrouve la France
Les souvenirs remontent ! Et c’est normal, car comment oublier ce qu’il s’est passé le 31 mai 2002 ? En tant que championne du monde en titre, quatre ans après l’épopée à domicile, l’équipe de France disputait le match d’ouverture du Mondial 2002 à Séoul face au Sénégal. Les Lions, menés par le sélectionneur Bruno Metsu, jouaient là le premier match de Coupe du monde de leur histoire.
Malgré leur statut de favoris, les Bleus s’étaient inclinés devant la fougue sénégalaise. El-Hadji Diouf, intenable au milieu d’une défense tricolore dépassée, avait servi le regretté Papa Bouba Diop à la demi-heure de jeu pour l’unique but du match (1-0). Un grand coup pour le Sénégal, et le début de la bérézina pour la France, piteusement sortie dès le premier tour. Leurs adversaires, eux, se hisseront jusqu’en quarts de finale cette année-là.
Depuis ce match de Séoul, Bleus et Lions n’ont plus croisé le fer. Ils auront l’occasion de remettre ça dans quelques mois en Amérique, puisqu’ils sont dans le groupe I en compagnie de la Norvège du redoutable attaquant Erling Haaland, et d’un barragiste à déterminer entre l’Irak, le Suriname et la Bolivie.
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L’Argentine de Messi pour l’Algérie
Championne du monde en titre, l’Argentine est dans le groupe J, le même que celui de l’Algérie. Une rencontre prestigieuse pour les Fennecs, de retour en Coupe du monde après leur dernière participation en 2014. Les hommes de Vladimir Petkovic auront-ils les moyens de contrarier l’Albiceleste ? L’histoire, elle, n’a pas oublié l’unique rencontre Argentine-Algérie.
C’était début juin 2007 à Barcelone, en Espagne, dans un match amical qui servait de préparation aux Argentins avant la Copa America. Et les Sud-Américains avaient dû sortir le bleu de chauffe pour prendre difficilement le meilleur contre une Algérie décomplexée. Messi, déjà, avait inscrit un doublé, tout comme le défenseur algérien Nadir Belhadj, double buteur sur coup franc. L’Argentine s’était in fine imposée 4-3, avec deux autres buts signés Carlos Tevez et Esteban Cambiasso, contre un d’Anthar Yahia pour les Fennecs.
Dans le groupe J, outre l’Argentine, l’Algérie aura aussi à jouer contre l’Australie et la Jordanie.
Le Maroc n’a pas oublié le Brésil, 28 ans plus tard
La Coupe du monde 2022 a bien plus souri au Maroc qu’au Brésil. Au Qatar, les hommes du sélectionneur Walid Regragui s’étaient hissés jusque dans le dernier carré, en domptant notamment la Belgique, l’Espagne et le Portugal, alors que le Brésil avait pris la porte en quarts contre la Croatie. Mais les plus anciens se souviennent aussi de l’édition de 1998. La Seleçao, sacrée quatre ans plus tôt aux États-Unis, s’était retrouvée dans le groupe A avec les Lions de l’Atlas.
Le match à Nantes avait rapidement basculé en faveur des Brésiliens de Mario Zagallo. Porté par une attaque de feu, le Brésil avait infligé une défaite 3-0 au Maroc, avec des buts signés Ronaldo, Rivaldo et Bebeto. Mais beaucoup de temps s’est écoulé depuis. La dernière Coupe du monde a davantage souri aux Marocains, et le récent match amical entre les Lions de l’Atlas et les Auriverde a accouché d’une victoire prestigieuse des Maghrebins à Tanger, en mars 2023 (2-1).
Dans le groupe C, Marocains et Brésiliens affronteront aussi Haïti et l’Écosse.
De gros clients pour la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Tunisie et le Cap-Vert
Avec une équipe du chapeau 1 dans chaque groupe, difficile d’éviter un cador du foot mondial pour les équipes africaines. La Côte d’Ivoire, championne d’Afrique 2024, se retrouve dans un groupe E assez hétérogène avec comme épouvantail l’Allemagne, décevante lors des Mondiaux 2018 et 2022 mais en quête de renouveau avec une jeune génération talentueuse et Julian Nagelsmann sur le banc. Curaçao, Petit Poucet de ce Mondial 2026, et l’Équateur sont dans le même groupe.
Un client très sérieux aussi pour la Tunisie dans le groupe F : les Pays-Bas. Les Néerlandais, imprévisibles, héritent du costume de favoris devant les Aigles de Carthage et le Japon. Le quatrième larron du groupe sera un barragiste européen à déterminer : l’Ukraine, la Suède, la Pologne ou l’Albanie.
Pour l’Égypte, dans le groupe G, la Belgique fait office de gros morceau. Mais à quoi va ressembler cette équipe des Diables rouges ? Depuis leur troisième place en 2018, les Belges déçoivent, entre une élimination piteuse dès le premier tour en 2022 et un Euro 2024 quelconque. Les Pharaons égyptiens vont aussi jouer contre l’Iran et la Nouvelle-Zélande.
Pour sa première participation à la Coupe du monde, le Cap-Vert est dans le groupe H avec deux anciens vainqueurs : l’Espagne, sacrée en 2010, championne d’Europe en titre et bien placée chez les bookmakers dans la course à la victoire finale, et l’Uruguay, vainqueurs des Mondiaux 1930 et 1950. L’ambitieuse Arabie saoudite complète cette poule.
Le Ghana, quant à lui, va défier l’Angleterre, la Croatie et le Panama dans le groupe L. Les Anglais, bien que rarement vainqueurs (une seule Coupe du monde au palmarès, en 1966), ont aligné de solides performances ces dernières années. Et que dire de la Croatie, qui reste sur une finale en 2018 et une demi-finale en 2022. Il faudra être performant pour que les Black Stars tirent leur épingle du jeu.
L’Afrique du Sud face au pays organisateur, la RDC rêve d’un rendez-vous avec le Portugal
Dernière sélection continentale officiellement qualifiée, l’Afrique du Sud est la seule à se retrouver avec l’un des trois pays organisateurs, le Mexique en l’occurrence, dans le groupe A. Les Bafana Bafana vont aussi jouer contre la Corée du Sud et un barragiste européen à déterminer entre le Danemark, la Macédoine, la République tchèque et l’Irlande. Sur le papier, il n’y a pas de mastodonte dans ce groupe A. Peut-être une chance à saisir pour les Sud-Africains ?
Et un mot sur la République démocratique du Congo : le tirage au sort a décidé que si les Léopards se sortent de leur barrage, ils seront dans le groupe K avec le Portugal, la Colombie et l’Ouzbékistan. Les Congolais savent ce qu’ils doivent faire pour être de la fête en Amérique : l’emporter en barrage face au vainqueur du match entre la Jamaïque et la Nouvelle-Calédonie.



