samedi, mai 18

Augmentation contrainte des distances, concentration des services dans les villes, dépendance à la voiture individuelle, augmentation du budget voiture, manque d’alternative de transports en commun, renoncements aux soins, à l’emploi, voire, parfois, isolement social complet… Déjà au cœur de la crise sociale des « gilets jaunes » en 2019, la problématique de la mobilité dans les territoires ruraux ne date pas d’hier.

Cinq ans plus tard, les réponses apportées par les pouvoirs publics demeurent très insuffisantes au regard de l’ampleur des besoins. C’est le constat que dresse un rapport publié jeudi 25 avril par le Secours catholique-Caritas France (« Territoires ruraux : en panne de mobilité »), réalisé en partenariat avec huit associations (Croix-Rouge française, Emmaüs France, le Réseau Action Climat, France Nature Environnement, la Fondation pour la nature et l’homme, le Mouvement rural de jeunesse chrétienne, la Fédération française des usagers de la bicyclette, Chrétiens dans le monde rural) ainsi que des chercheurs et des collectivités.

Objectif : lancer un appel à la responsabilité des pouvoirs publics. Car « si la France veut se donner les moyens d’atteindre l’objectif de neutralité carbone pour 2050 (…) la décarbonation des mobilités en milieu rural doit être un axe prioritaire », est-il rappelé. Or « on ne peut se satisfaire de la situation d’exclusion et de précarité dans laquelle la dépendance à la voiture et l’éloignement des services enferment trop d’habitants des territoires ruraux ».

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Avec son réseau maillant tout le territoire (3 500 équipes locales), le Secours catholique est parfois la seule association caritative présente dans les territoires les plus enclavés. Les équipes locales se démènent pour offrir des solutions de transport aux plus précaires par l’octroi de microcrédits ou d’aides financières pour l’achat d’un véhicule, ou par des dispositifs de transport solidaire. Toutefois, les bénévoles se disent « de plus en plus démunis » face à l’ampleur des besoins. D’autant qu’ils manquent de chauffeurs bénévoles, du fait de la précarité de ces derniers face à la hausse des prix du carburant.

« Pansement à un système défaillant »

« Trop souvent, les associations comme la nôtre servent de pansement à un système défaillant qui n’offre pas de perspective pérenne pour la mobilité du quotidien dans les territoires ruraux », souligne le rapport, regrettant le manque de coordination entre les divers acteurs de la mobilité, aux compétences parfois floues (communautés de communes, régions…), « conduisant à une multiplication de solutions isolées, mal articulées et méconnues ». « On n’est pas là pour faire le larbin de la collectivité ! (…) Il ne faut pas que ce qu’on fait se pérennise, parce que ce n’est pas l’objectif », témoigne ainsi Didier, un chauffeur bénévole au Secours catholique dans le Poitou.

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