mardi, novembre 5

Alors que le sprint final dans la course pour la Maison-Blanche est lancé, Kamala Harris et Donald Trump sont toujours à la lutte dans les sondages.
Dans cette bataille, les deux candidats rallient des soutiens célèbres, des leaders d’opinion, dans l’espoir de faire pencher le vote en leur faveur.
Qu’ils soient actifs ou retraités, les sportifs américains se mobilisent derrière leur champion.

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Élection présidentielle américaine

On les donne au coude-à-coude dans les sondages. Outre-Atlantique, on dit même en être au point où une seule voix peut faire basculer le résultat de toute l’élection. D’autant plus si cette voix, écoutée par des milliers, voire des millions d’autres, est en mesure d’influer sur un autre vote. Dans cette course effrénée à la Maison-Blanche que se livrent Kamala Harris et Donald Trump, les deux adversaires se démènent pour obtenir l’appui de célébrités . Des stars, issues en particulier du monde du sport, dont la fan base pourrait vouloir suivre leurs consignes de vote. 

Si ces soutiens n’assurent pas un taux de conversion dans les urnes, tant pour la candidate démocrate que pour son rival républicain, mieux vaut tout de même les avoir avec que contre soi. Ne serait-ce que pour confirmer un vote, à défaut de l’orienter. Dans cette quête de renforts, Kamala Harris part avec une longueur d’avance sur Donald Trump. Au-delà de Beyoncé , Jennifer Lopez et, bien évidemment Taylor Swift , qui n’ont pas hésité pas à se mouiller publiquement, celle qui brigue le Bureau ovale a engrangé l’appui d’un très grand nombre de leaders d’opinion. Notamment au sein de la surpuissante NBA, où des champions plaident sa cause.

Le choix est clair pour moi

LeBron James, basketteur star de la NBA

À commencer par LeBron James, la superstar des Los Angeles Lakers, qui a déjà endorsé par le passé Hillary Clinton en 2016 et Joe Biden en 2020 dans leur duel contre le milliardaire républicain. « Quand je pense à mes enfants et à ma famille, à leur futur, le choix est clair pour moi. VOTEZ KAMALA HARRIS !!! », a écrit le « King », le 31 octobre, sur ses réseaux sociaux. Une consigne de vote accompagnée d’un montage vidéo dénonçant le caractère raciste du meeting polémique de Trump (nouvelle fenêtre) au Madison Square Garden de New York, où l’ex-catcheur Hulk Hogan a joué les chauffeurs de salle (nouvelle fenêtre).

À quelques exceptions près, Dennis Rodman (nouvelle fenêtre) en tête, la Ligue nord-américaine de basket soutient sans surprise Kamala Harris. « Je crois que Kamala, en tant que Présidente, pourrait ramener l’unité et continuer à faire avancer notre pays », a affirmé Steph Curry, meneur des Golden State Warriors et champion olympique à Paris, fin août, dans une vidéo diffusée lors de la Convention démocrate (nouvelle fenêtre) à Chicago. Un événement lors duquel son coach Steve Kerr a lui pris la parole, souhaitant « bonne nuit » au camp Trump en imitant la célébration « Night Night » (nouvelle fenêtre). Dans le même esprit, les légendes Magic Johnson, qui a aidé à lancer la campagne « Athletes for Harris » (nouvelle fenêtre), et Kareem Abdul-Jabbar ont aussi apporté leur soutien à l’actuelle vice-présidente des États-Unis.

La NBA roule à fond pour Harris

Durant la campagne, joueurs et entraîneurs de NBA, actuels ou passés, ont donné de la voix en faveur de Harris. Gregg Popovich, le coach de Victor Wembanyama à San Antonio, a dit tout haut le mal qu’il pensait de Donald Trump. « C’est un malade. Il est pathétique, c’est un petit homme, c’est un pleurnichard et on le sait tous », a grondé le légendaire entraîneur des Spurs depuis 1996. « Vous ne l’engageriez pas pour garder vos enfants. Vous ne l’engageriez pas si vous aviez une entreprise. (…) Mais vous allez voter pour lui en tant que Président ? Kamala Harris lui a botté le c** lors du débat, et depuis il fait tout pour l’éviter. »

Alors que le droit des femmes est au centre des débats électoraux, Kamala Harris a aussi reçu le soutien de la très grande majorité des athlètes féminines. Parmi lesquelles des stars de la WNBA, A’ja Wilson, Breanna Stewart ou Caitlin Clark, la légende du tennis Billie Jean King, la rugbywoman la plus suivie au monde, Ilona Maher ou encore la footballeuse néo-retraitée Megan Rapinoe. 

« Nous ne pouvons pas laisser ‘vous savez qui’ gagner », a ainsi lancé la Ballon d’Or 2019, championne olympique et double championne du monde avec « Team USA », en référence à un retour de Trump à la Maison-Blanche. « Nous avons l’occasion de participer à quelque chose d’absolument incroyable et sans précédent – mettre non seulement une femme, mais une femme noire, à la tête du pays. Si vous ne vous réjouissez pas de cela, je ne sais pas ce qui vous réjouit. »

Trump fait aussi recette

Ailleurs, dans les grandes Ligues comme la NFL (football américain), la NHL (hockey sur glace) ou la MLB (base-ball), Donald Trump a pourtant des supporters de poids. Si une quinzaine de ses « Hall of Famers » roulent pour Kamala Harris, la toute-puissante NFL (nouvelle fenêtre), réputée conservatrice, se manifeste aussi en faveur de l’ancien locataire du Bureau ovale. Des légendes comme Brett Favre ou Lawrence Taylor ont passé une tête à ses meetings quand, pas plus tard que le 27 octobre, le joueur des San Francisco 49ers, Nick Bosa, s’est pointé lors d’une interview d’après-match (nouvelle fenêtre) avec une casquette « Make America Great Again », le slogan trumpiste.

Une franchise à elle seule symbolise cette fracture politique : les Kansas City Chiefs (nouvelle fenêtre), double vainqueur en titre du Super Bowl, où évolue Travis Kelce, le petit-ami d’une certaine… Taylor Swift, démocrate affirmée. Harrison Butker, l’un des coéquipiers de Kelce, connu pour ses positions pro-Trump, mêlant homophobie et misogynie, a apporté son soutien public au candidat républicain. « Je soutiens le président qui sera le plus pro-vie, et je pense que Donald Trump est le président le plus pro-vie. C’est le sujet le plus crucial pour moi », a annoncé à Fox News (nouvelle fenêtre) le kicker pro-vie déclaré.

Un engagement que se garde bien d’avoir Tom Brady, le légendaire quarterback aux sept bagues de Super Bowl, plus que tout autre joueur. Tout comme son successeur désigné Patrick Mahomes, en dépit des provocations de Trump se vantant que son épouse Brittany Mahomes, qui a « liké » certains de ses posts sociaux, soit « une grande supportrice de MAGA ». « Je ne veux pas que mon influence soit utilisée pour soutenir un candidat ou faire quoi que ce soit », a expliqué mi-septembre le golden boy des Chiefs.

Donald Trump est le meilleur choix pour notre pays

Dana White, patron de l’UFC, plus grande organisation de MMA

S’il compte des soutiens en NFL, Donald Trump peut se targuer d’avoir de fidèles supporters dans d’autres pans du sport américain. Parmi eux : le baseballeur Roger « Rocket » Clemens, l’un des meilleurs lanceurs de l’histoire ; le boxeur Mike Tyson et le promoteur Don King ; la pilote automobile Danica Patrick ; les golfeurs Tiger Woods et John Daly ; ou encore Caitlyn Jenner, qui a décroché l’or olympique en 1976 à Montréal avant sa transition de genre. Militante républicaine de longue date, cette dernière a d’ailleurs posté son vote par anticipation (nouvelle fenêtre) sur le réseau social X.

Mais là où Trump peut s’enorgueillir d’avoir le plus de partisans, c’est bien à l’UFC, la plus puissante organisation de MMA au monde. Son boss Dana White a fait ouvertement campagne (nouvelle fenêtre) pour le faire réélire à la Maison-Blanche. « Je travaille dans l’industrie des durs à cuire, et cet homme est le plus dur de tous. (…) L’Amérique a besoin d’un leader fort, et le monde a besoin d’une Amérique forte. Je sais que Donald Trump est le meilleur choix pour notre pays », a-t-il lancé, en juillet, en clôture de la Convention républicaine. 

Fidèle spectateur de l’UFC, Donald Trump a vu la machine de Dana White se transformer en instrument de propagande à son service. Au point d’avoir le droit à sa propre entrée, honneur et rituel pourtant réservé aux combattants. 

Ces derniers lui ont d’ailleurs régulièrement exprimé leur sympathie, à l’instar de Colby Covington, toujours coiffé de sa casquette « MAGA ». « Longue vie à Trump. Trump 2024 ! », a même hurlé Evan Elder juste après l’un de ses combats (nouvelle fenêtre), le 14 juillet, après avoir été mis au courant de la tentative d’assassinat (nouvelle fenêtre) visant l’ex-président des États-Unis.

Une proximité avec l’UFC poussée jusqu’à l’extrême. Fin octobre, trois des meilleurs fighters Justin Gaethje, Henry Cejudo et Beneil Dariush sont devenus des acteurs de la campagne de Donald Trump en participant à une réunion publique dans le Michigan, l’un des swing states, pour convaincre l’électorat arabo-américain. Nul ne sait si cela aura une incidence sur le vote dans ce sprint final. Mais, dans cette élection qui s’annonce ultraserrée, tout soutien est bon s’il permet de grappiller les voix qui feront peut-être la différence. 


Yohan ROBLIN

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