samedi, octobre 26

En poste depuis près de deux mois, le Premier ministre Michel Barnier a donné quelques indices sur la politique qu’il souhaitait mener dans les semaines à venir, lors d’un entretien accordé au Parisien.

Le locataire de Matignon souhaite présenter en décembre « un plan d’action qui sera la suite du discours de politique générale » et qui doit permettre « de faire des choses durables pour le pays ».

Pour cela, il compte sur les élus locaux pour lui parler « franchement » et faire remonter les demandes des Français afin de le guider. L’idée directrice serait de « changer le pays avec un plan de réformes à cinq ans », estime-t-il, se décrivant comme « assez planificateur ».

« Je veux utiliser tout ce que j’ai appris depuis quarante ans pour trouver des solutions », poursuit celui qui devait publier en janvier 2025 un livre répertoriant les 120 leçons de sa « vie publique ou privée tirées de moments ».

Toujours bloqué sur le budget

Son mantra ? « Persévérance, changement, rupture. Vous le verrez dans le projet que je présenterai dans quelques semaines (…) Je ne suis pas ici pour gérer en défensif un projet de budget ».

Car le gouvernement Barnier est pour l’heure englué sur la question du budget, alors que le spectre d’un 49.3 pour le faire adopter plane, avec le risque de se confronter à une motion de censure.

« On n’a pas encore trouvé le centre de gravité juste pour le budget », reconnaît le Premier ministre.

« Il ne se passe pas une journée sans que j’entende une bonne idée » sur la « simplification, la décentralisation, sur comment donner une plus grande efficacité aux impôts » tout en « gardant l’acquis des sept ans d’Emmanuel Macron d’une plus grande attractivité du pays », résume-t-il.

Trouver la bonne idée via les cahiers de doléance de 2019

Reste que le Savoyard espère réformer, une fois cet obstacle surmonté. S’il estime ne pas avoir « le temps de faire de grandes lois », il souhaite s’atteler à des « projets concrets » comme un livret d’épargne industrielle ou une allocation sociale unique, rapporte le quotidien.

Deux objectifs également affichés sont l' »inflexion » des politiques publiques, et la volonté de « territorialiser ».

Pour « proposer quelque chose d’assez fort » début décembre à l’issue de deux séminaires ministériels où il veut écouter les propositions des membres du gouvernement, Michel Barnier a prévu de reconsulter les cahiers de doléances.

Lancés par Emmanuel Macron mais laissés ensuite dans l’oubli, ils avaient été remplis par les Français en 2019 en réponse à la crise des Gilets jaunes. Les équipes de Matignon les consultent désormais pour trouver des idées à « soumettre au débat », plutôt que d’imposer. « Je sais que je passe au-dessus de ma condition » avec un plan qui vise l’horizon 2029, sourit néanmoins le Premier ministre, conscient que prévoir un calendrier politique au-delà de la présidentielle de 2027 présente des risques.

Article original publié sur BFMTV.com

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