Michel Barnier a été nommé ce 5 septembre 2024 Premier ministre par Emmanuel Macron, succédant à Gabriel Attal.
Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le fait que le nouveau Premier ministre avait voté « contre la décriminalisation de l’homosexualité ».
Nous avons plongé dans les archives du vote des députés en 1981.
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L’info passée au crible des Vérificateurs
Aussitôt nommé, aussitôt dénoncé par l’opposition. Alors que Michel Barnier va bien succéder à Gabriel Attal à la tête du gouvernement, la gauche s’est étonnée d’un tel choix et rappelé les positions passées de cet ancien commissaire européen, surtout connu du grand public pour avoir négocié le Brexit au nom de l’Union européenne.
Dans une allocution prononcée peu de temps après l’annonce, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le fait que le nouveau Premier ministre avait voté « contre la décriminalisation de l’homosexualité ». « Quel est le sens d’un tel message ? », s’est interrogé le fondateur de La France Insoumise tout en insistant sur le besoin de rassembler la société française.
Loi de Robert Badinter et Gisèle Halimi
En effet, c’est l’information qui circulerait au sein du « réseau macroniste » depuis quelques heures, alors que la rumeur courait d’une nomination de Michel Barnier, selon notre journaliste Paul Larrouturou. Pour le contexte, la loi visant à dépénaliser l’homosexualité est entrée en vigueur en 1982 après avoir été portée par Robert Badinter, ministre de la Justice, et Gisèle Halimi, députée devenue rapporteuse du texte. Celui-ci a été examiné par les députés à la fin de l’année 1981. Au cours de cette législature, Michel Barnier était bien député de la 2ᵉ circonscription de Savoie, comme le montre cette archive de 1984 : au total, il aura siégé à l’Assemblée nationale de 1978 à 1993, avant de rejoindre le gouvernement comme ministre puis le Palais Bourbon comme sénateur.
Ce 20 décembre 1981, les débats dans l’hémicycle débutent donc sur cette proposition de loi et en particulier sur l’abrogation du délit de l’homosexualité, qui figure à l’article 331 du Code pénal. Cette archive, que nous avons retrouvée, contient le discours prononcé par Gisèle Halimi en amont des débats et les annexes au procès-verbal : soit les différents votes effectués ce jour-là dans l’hémicycle. On constate que Michel Barnier a bel et bien voté contre « l’article unique de la proposition de loi abrogeant le deuxième alinéa de l’article 331 du Code pénal ».
Une position qui a été rappelée à l’ancien élu lorsqu’il s’est retrouvé sur le devant de la scène politique. En 2021, pour la primaire de la droite à laquelle participait Michel Barnier (et à laquelle il est arrivé en troisième position), le magazine Tétu soulignait que « Michel Barnier faisait partie, avec François Fillon, des 155 députés qui ont voté contre l’abrogation de l’alinéa 2 de l’article 331 du Code pénal ». Un même vote rappelé par Le Point dans un article de 2013 et toujours en ligne.
Malgré les 155 voix contre, la proposition de loi a finalement été adoptée par 327 voix. Le 4 août 1982, la loi dépénalisant l’homosexualité a alors été promulguée.
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