jeudi, juillet 4

Au moins dix-neuf personnes ont été tuées au Mexique, dont quatre Guatémaltèques, lors d’un affrontement entre deux cartels de la drogue dans l’Etat de Chiapas, a annoncé lundi 1ᵉʳ juillet le ministère de la sécurité, qui a revu son bilan à la baisse. Les faits se sont produits vendredi dernier dans la ville de La Concordia, à quelques heures de route de la frontière avec le Guatemala.

Dans un camion de marchandises, « quatorze hommes ont été retrouvés assassinés par arme à feu, deux autres dans la cabine, deux sur le côté et un autre à environ 100 mètres », a-t-il précisé dans un communiqué, qui faisait précédemment état de vingt morts.

Selon le ministère, les premières investigations indiquent qu’il s’agit d’une « confrontation » entre le cartel de Sinaloa, l’un des plus puissants du pays, et une faction rivale identifiée comme le « cartel du Chiapas et du Guatemala ».

Les autorités soulignent que les deux groupes criminels « se disputent le contrôle de cette zone frontalière » et, selon le communiqué, « il a été établi qu’au moins quatre des personnes décédées portaient des cartes d’identité émises par le gouvernement guatémaltèque ».

C’est après avoir reçu samedi un appel signalant la présence de corps sur une route rurale que les forces de l’ordre ont découvert les personnes assassinées dans un camion de marchandises, ont-elles précisé. Plusieurs arrestations ont eu lieu, concernant des hommes liés au « trafic de drogue, à la traite des êtres humains, au trafic d’êtres humains et au trafic d’armes » dans la région où se se sont déroulés ces événements, selon la même source. Le week-end dernier, le gouvernement fédéral a ordonné le déploiement de 1 200 soldats pour renforcer la sécurité le long de la frontière avec le Guatemala.

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450 000 morts et plus de 100 000 disparus depuis 2006 au Mexique

La violence s’est intensifiée dans l’Etat du Chiapas en raison des rivalités entre les cartels de Jalisco Nueva Generación et celui de Sinaloa, les deux plus grandes bandes criminelles du Mexique. Fin mai, neuf personnes ont été tuées dans deux attaques contre des candidats aux élections générales du 2 juin. En juin, les autorités mexicaines avaient transféré dans des centres d’hébergement plus de 4 000 personnes qui s’étaient réfugiées chez elles après plusieurs jours de violences liées au crime organisé dans la ville de Tula, à une centaine de kilomètres au nord de La Concordia. Claudia Sheinbaum, la présidente élue début juin, avait été brièvement retenue le 21 avril par des hommes cagoulés sur une autoroute de cet Etat sur laquelle elle circulait dans le cadre de sa campagne électorale.

Selon le centre d’analyse Insight Crime, le conflit porte sur le contrôle des villes frontalières, une zone clé pour le trafic de drogues et d’armes ainsi que le passage de migrants qui traversent le Mexique pour rejoindre les Etats-Unis.

Les violences liées aux cartels ont fait quelque 450 000 morts et plus de 100 000 disparus depuis 2006 au Mexique, date à laquelle le président de l’époque, Felipe Calderon (2006-2012), a lancé une offensive militaire contre le narcotrafic.

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Le Monde avec AFP

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