lundi, septembre 30

Une femme qui a été victime de Taha O., avant que l’homme soupçonné du meurtre de Philippine ne soit interpellé, a écrit une lettre.
Dans ce courrier, adressé à l’Agence France-Presse et que nous avons pu consulter, elle dit avoir tout fait « pour que ce qui [lui] est arrivé ne se répète pas ».
Elle demande le lancement d’une commission enquête sur la prévention de la récidive dans les cas de crimes sexuels et sexistes.

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« Je suis la première victime de Taha O.« . C’est par ces mots qu’une femme, violée par l’homme de 22 ans, soupçonné du meurtre de Philippine, commence sa lettre adressée à l’AFP, dimanche. Nous avons pu également la consulter. Dans ce texte, qui tient sur une page, elle dit se sentir « immensément triste » en pensant à l’étudiante et à sa famille et exhorte à davantage de moyens pour prévenir « la récidive des crimes sexistes et sexuels ».

C’est la première fois qu’elle prend la parole depuis la découverte du corps de Philippine, retrouvée enterrée dans le bois de Boulogne, dans l’ouest parisien. Taha O., Marocain âgé de 22 ans et déjà condamné en 2021 pour viol, est le principal suspect de ce meurtre. « Mon agresseur a été condamné à la peine quasi-maximale encourue pour ce type de crime commis par un mineur et a été incarcéré », rappelle-t-elle. Libéré en juin 2024 « en fin de peine » selon le parquet, il a été interpellé en Suisse mardi, les autorités françaises attendent désormais son extradition.  

« J’ai tout fait pour que ce qui m’est arrivé ne se répète pas », écrit-elle. « J’ai porté plainte pour que le viol que j’ai subi soit nommé et reconnu, que mon agresseur soit reconnu coupable et moi, victime. J’ai tenu bon au cours des deux ans d’enquête, d’instruction puis de procès, en me disant que ma démarche protègerait d’autres femmes », insiste celle qui était alors représentée par l’avocat Me Sylvain Dumay. 

La dangerosité de Taha O. était connue

La précédente victime du suspect du meurtre de Philippine

« Pourquoi le système pénitentiaire a-t-il failli à prévenir cette récidive ? Pourquoi n’a-t-on pas su arrêter cette escalade de la violence jusqu’au meurtre d’une jeune femme ? », s’interroge la rédactrice de la lettre, avant d’ajouter « la dangerosité de Taha O. était connue ». « Un homme qui viole une femme est dangereux. Qu’il soit inconnu de sa victime ou son mari, qu’il soit étranger ou français, que le viol ait eu lieu dans une forêt ou dans un appartement conjugal », écrit-elle avant d’évoquer l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui frappait le suspect et qui n’a pas été exécutée . 

La prévention de la récidive au centre de sa lettre

Un « dysfonctionnement » qui ne doit pas « oblitérer la question primordiale de la récidive« , nuance la femme dans sa lettre. « Quelles mesures de prévention de la récidive sont prévues et effectivement mises en place dans les centres de détention ? Quel est l’impact de la détention dans la réduction des risques de récidives ? Quels programmes d’accompagnement à la réinsertion sont prévus ?« , énumère-t-elle. 

« Quand bien même cette OQTF aurait été respectée, quels dispositifs de coopération internationale existent pour prévenir la récidive de crimes sexistes et sexuels de criminels expulsés ? Notre fraternité, notre humanisme, ne peut pas s’arrêter aux portes de nos frontières ».

Dans ce courrier, la femme, qui a requis l’anonymat, demande le lancement d’une « commission d’enquête sur la prévention de la récidive dans les cas de crimes sexuels et sexistes ».


La rédaction de TF1info avec le service Police-Justice de TF1-LCI

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