samedi, décembre 27

  • La mairie de Paris presse l’État de déclencher le plan grand froid en Île-de-France.
  • Ce que ne fait pas la préfecture, qui assure être « largement » mobilisée.

Une situation « dramatique ». La mairie de Paris a appelé ce vendredi 26 décembre l’État à déclencher « sans attendre » le plan grand froid. Il a déjà été activé par plusieurs préfectures (nouvelle fenêtre), mais pas en Île-de-France, qui n’est pas placée en vigilance jaune « grand froid », selon le dernier bulletin de Météo-France (nouvelle fenêtre).

« À Paris, les températures sont très froides depuis plusieurs jours et risquent de durer », souligne néanmoins dans un communiqué la ville de Paris, qui « demande solennellement à l’État l’ouverture du plan grand froid, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre à l’abri les personnes les plus fragiles ». Le plan grand froid permet une extension des horaires d’ouverture des accueils de jour, un renforcement des maraudes et la réquisition de lieux pour ouvrir des places d’hébergement d’urgence. « Il y a urgence à agir » au regard des « nombreuses alertes » émanant des maraudes sur la présence de sans-abri « transis par le froid » au cours des derniers jours, selon la mairie.

Près de 17.000 places ouvertes

Sollicitée par l’AFP, la préfecture d’Île-de-France a assuré s’être « largement » mobilisée dès le 23 décembre, « en lien avec les opérateurs et les acteurs de la veille sociale », « pour intensifier l’accompagnement des publics en situation de rue ». « Lorsque les conditions d’activation du plan grand froid seront réunies à Paris, il sera immédiatement déclenché par le préfet de région d’Île-de-France, préfet de Paris », a-t-elle affirmé.

« Au total, ce sont près de 16.900 places qui sont ouvertes par les services de l’État chaque nuit en ce moment dans Paris pour accueillir les personnes en rue les plus vulnérables », a souligné la préfecture d’Île-de-France. « Ce sont 210 nouvelles personnes en famille qui avaient appelé hier le 115 qui ont pu être hébergées » jeudi soir, a poursuivi la préfecture de région, ajoutant que « plus de 20 maraudes » s’étaient rendues auprès des sans-abri vendredi.

« Les maraudes n’ont nulle part où mettre les personnes à l’abri, c’est dramatique », a déclaré à l’AFP Léa Filoche, adjointe à la maire socialiste Anne Hidalgo en charge des solidarités. De « nombreux lieux vides » pourraient être réquisitionnés par l’État comme l’ancien hôpital militaire du Val-de-Grâce dans le quartier Latin, selon l’élue, qui dénonce le « grave désengagement de l’État auquel la mairie se substitue tant bien que mal ».

« Au total, la ville de Paris met à l’abri plus de 1.400 personnes dont la prise en charge relève de l’État », dans 6 gymnases et 8 bâtiments municipaux (anciennes écoles, crèches ou collèges), détaille-t-elle. « La mairie va pousser les murs dès ce (vendredi) soir, mais ça ne créera que quelques dizaines de places, c’est largement en-dessous des besoins », a regretté Léa Filoche, soulignant que plus de 3.500 personnes dormant à la rue avaient été recensées lors de la dernière Nuit de la solidarité début 2025.

I.N avec AFP

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