Suppression des partenariats de fact-checking avec des médias, diminution de la modération automatique au profit des signalements d’utilisateurs, instauration d’un système de « notes de la communauté » similaire à celui existant sur X… le patron de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé, mardi 7 janvier, une série de changements importants concernant le fonctionnement de la modération sur les différentes plateformes de sa société, Meta, Facebook et Instagram en tête.
Parmi les évolutions majeures, l’entreprise a notamment fait part d’importants relâchements dans ses règles générales sur les contenus haineux. « Nous supprimons un certain nombre de restrictions sur des sujets, comme l’immigration, l’identité de genre et le genre, qui sont au cœur de débats politiques fréquents », écrit dans un post de blog Joel Kaplan, le nouveau chef de la modération de l’entreprise, qui a remplacé au début de janvier l’ex-responsable politique britannique de centre gauche, Nick Clegg. « Il n’est pas normal que certaines choses puissent être dites sur un plateau de télévision ou dans un débat au Congrès [américain], mais pas sur nos plateformes. »
En pratique, le document qui fixe les « règles de la communauté » (ou « standards de la communauté ») sur Facebook, c’est-à-dire le texte régissant ce qu’il est autorisé de faire ou dire sur le réseau social, a fait l’objet de plusieurs modifications substantielles. Ce dernier interdit toujours les messages discriminants ou haineux fondés sur l’identité sexuelle, l’origine ou la religion, mais ajoute des exceptions, comme « les allégations de maladie mentale ou d’anormalité lorsqu’elles concernent le genre ou l’orientation sexuelle ». Une modification que justifie Meta par la prévalence de « discours politiques et religieux sur l’homosexualité et la transidentité », et « l’usage courant de manière ironique de mots comme “bizarre” [“weird”] ».
Concernant les contenus liés aux discriminations, certains messages jusque alors interdits seront désormais autorisés, comme ceux portant sur « les limitations d’accès fondées sur le genre à l’armée, aux forces de l’ordre ou à l’enseignement. Les mêmes contenus seront autorisés lorsqu’ils concernent l’identité sexuelle et que le contenu est fondé sur des convictions religieuses. » Une section des règles interdisant le vocabulaire déshumanisant envers les personnes transgenres ou non binaires, et interdisant de qualifier les femmes d’objets ou de propriété, a également été supprimée.
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