La tempête Dikeledi s’éloignait de Mayotte dimanche mais l’alerte rouge est maintenue en raison du risque important d’inondations.
Les habitants décrivent des rivières de boues qui ont inondé les rues et les maisons.
Contrairement au mois dernier, lors du passage du cyclone Chido, nombreux sont ceux à être venus se mettre à l’abri dans les hébergements d’urgence.
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Mayotte frappé par le puissant cyclone Chido
Il y a un moins d’un mois, les rafales de vent ont ravagé le nord de Mayotte. Aujourd’hui, des pluies diluviennes ont touché le sud. Si la tempête Dikeledi s’éloignait de l’archipel dimanche, de fortes précipitations continuaient de s’abattre sur le territoire et pourraient se poursuivre lundi, justifiant le maintien en alerte rouge cyclonique en raison du risque important d’inondations.
Dans le reportage en tête de cet article, au milieu de rues transformées en rivières, en torrents parfois, des riverains tentent de se frayer un passage. À Chirongui, 14 personnes ont été secourues par les pompiers, mais contrairement au mois dernier, dès samedi soir, des habitants des bidonvilles sont venus se mettre à l’abri dans les hébergements d’urgence. « Je suis venue parce que nos maisons sont sur les collines. Il y a des rivières et ce n’est pas prudent de rester là-bas », lance dans la vidéo ci-dessus une habitante, qui a rejoint au centre où pas moins de 1600 personnes, ont trouvé refuge. « J’ai déjà vécu Chido, donc ce cyclone ne me fait pas peur », ajoute-t-elle.
Près de 15.000 Mahorais ont fait comme elle, en trouvant refuge dans les écoles notamment. « Les gens ont anticipé. On n’a pas de bilan lourd au niveau humain, au niveau matériel, au niveau des véhicules, je pense moins aussi parce qu’il y a eu moins d’arbres qui sont tombés », confirme Rifcati Omar Foundi, élue de la commune de Dapani. Mais les dégâts seront toutefois importants alors qu’après Chido, les assureurs n’étaient pas encore passés partout. Des écoles se retrouvent notamment inondées juste avant la rentrée qui devait avoir lieu dans une semaine.
Dans le département le plus pauvre de France, la fatigue et le stress des Mahorais est palpable. « C’est compliqué, mes enfants sont traumatisés. Ce que j’ai vécu avec Chido et là Dikeledi, ça m’a vraiment marqué », réagit un habitant. La population de Mayotte qui compte 320.000 habitants est confinée depuis samedi soir 22H avec interdiction de se déplacer jusqu’à nouvel ordre. Durant toute la durée de l’alerte, toute circulation est interdite hormis pour les secours et les personnes autorisées.