mardi, décembre 23
Barrage agricole sur l’A64, à hauteur de Carbonne (Haute-Garonne), le 22 décembre 2025.

Emmanuel Macron a reçu, mardi 23 décembre dans l’après-midi, à l’Elysée, les syndicats agricoles pour parler de l’accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, avec en toile de fond l’inquiétude autour de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

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« L’objet du rendez-vous, c’était d’essayer d’éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes », a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu’il fallait pour cela « des mesures structurelles fortes ». « La balle a été transmise, maintenant elle est dans leur camp », a renchéri Pierrick Horel, président des Jeunes Agriculteurs (JA).

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l’Etat l’« extrême tension » et la « colère » du monde agricole et que des réponses étaient attendues « dès les premiers jours de janvier » sur le Mercosur mais aussi sur la DNC et la grippe aviaire.

« Le message de la FNSEA au président de la République restera inchangé, ferme et clair : Mercosur = NON », avait prévenu avant le début de cette rencontre le syndicat majoritaire.

« La position de la France est ferme », dit Sébastien Lecornu

Il s’agissait de la première rencontre entre le chef de l’Etat et les syndicats depuis début décembre et l’amorce de la crise qui secoue l’élevage français, face à la DNC. C’était aussi la première depuis l’annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l’UE et des pays du Mercosur.

« Sur le traité du Mercosur, la position de la France est ferme », a affirmé de son côté le premier ministre, Sébastien Lecornu, après le rendez-vous des syndicats agricoles à l’Elysée. « Aucun accord ne sera accepté s’il fragilise nos filières ou impose une concurrence déloyale. Le texte a évolué, mais le compte n’y est toujours pas », a ajouté le chef du gouvernement, qui doit à nouveau rencontrer les syndicats le 5 janvier.

Cet accord de libre-échange faciliterait l’entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées. Il permettrait, en revanche, aux Européens d’exporter plus de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

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Emmanuel Macron s’était félicité du report de la signature, en demandant que les « avancées » réclamées par la France et l’Italie se concrétisent afin que « le texte change de nature ».

Certains agriculteurs mobilisés depuis plus de dix jours

« Les avancées que le président de la République nous porte ne nous conviennent pas », a martelé, mardi soir, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, à la sortie de l’Elysée. « Importer du reste de la planète des produits qui ne correspondent pas aux standards européens et à ce qu’on nous demande tous les jours dans nos fermes, ça n’est pas possible », a-t-il redit.

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Hostiles à cet accord depuis des mois, les syndicats agricoles demandaient au chef de l’Etat de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être « plutôt positif » quant à la possibilité d’accepter l’accord.

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« Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l’état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou qu’il ne le soit pas », a déclaré lors des questions au gouvernement, mardi, le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, citant des « mesures miroirs pour garantir la réciprocité », des « contrôles douaniers » et des clauses de sauvegarde.

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de dix jours sur le terrain, notamment contre l’abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés.

Un nouveau foyer de DNC confirmé en Haute-Garonne

Mardi, le ministère de l’agriculture a confirmé un nouveau foyer de DNC dans un élevage bovin de Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Mardi, les blocages d’autoroute étaient maintenus sur l’A63 au sud de Bordeaux ou sur l’A64 à Carbonne (Haute-Garonne) et Briscous (Pyrénées-Atlantiques). Un tronçon de 80 kilomètres entre la Haute-Garonne et le Pays basque a néanmoins été rouvert, selon Vinci Autoroutes.

A Cestas, au sud de Bordeaux, les manifestants de la Coordination rurale de Gironde (CR33) ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël, mercredi soir, sur leur barrage, à l’instar des agriculteurs mobilisés à Carbonne, près de Toulouse.

Mardi soir, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a estimé que le coût des blocages dépassait le million d’euros dans la région. Elle a aussi dénoncé des « dégradations inacceptables ».

La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain lundi (35 actions mobilisant 1 200 personnes) par rapport à dimanche (23 actions), mais elle est nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).

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Le Monde avec AFP

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