lundi, juillet 8

Agriculteur bio dans l’Yonne, Xavier Blandin a subi de plein fouet la hausse des coûts de production.
Au bord de la faillite, il a reçu le soutien de son voisin député, à l’origine d’une cagnotte en ligne qui a porté ses fruits.
Une générosité qui témoigne d’un phénomène en progression constante face à la crise économique.

Son cas est emblématique d’une profession en crise. En 2018, Xavier Blandin a repris une exploitation de 80 vaches limousines située à Saint-Père, dans l’Yonne. Depuis, les coûts de production ont explosé et les dettes se sont accumulées pour le trentenaire. « J’ai fait des crédits et à un moment la banque m’a dit qu’elle n’allait plus me faire de court terme« , explique-t-il à notre équipe dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus.

À tel point que la Chambre locale d’agriculture finit par lui recommander de fermer son activité et de vendre ses vaches. Une issue inacceptable pour le principal intéressé. En février dernier, le jeune homme au bout du rouleau reçoit le soutien d’André Villers, son voisin qui se trouve être aussi député de la deuxième circonscription de l’Yonne (candidat Horizons à sa réélection, il sera opposé à une adversaire RN au second tour des législatives dimanche). 

Un phénomène en progression constante

Son idée ? Lancer une cagnotte en ligne afin d’aider Xavier à récolter les 100.000 euros nécessaires pour boucler ses comptes. « Il subit la double peine de l’inflation des prix. Ses dépenses ont augmenté, du fait de la hausse des prix des matières premières. Ses recettes ont diminué, à cause du décrochage du marché du bio« , écrit alors aux internautes l’élu, lui-même agriculteur.

Depuis, plus de 1800 contributeurs ont participé et permis de récolter plus de 75.000 euros, qui vont donner une véritable bouffée d’oxygène à Xavier. « Merci à tout le monde« , dit-il face à notre caméra. Cette générosité témoigne d’un véritable phénomène de société puisque le nombre des cagnottes de ce type a progressé de 14% en un an. Elle touche aussi bien des particuliers que des associations ou des refuges pour animaux qui ont besoin d’aide pour financer les soins.

« Avec la crise économique et la crise sanitaire, les gens font appel aux dons car les prêts bancaires sont de moins en moins acceptés« , explique à TF1 Marie-Luce Pin, responsable service client de la plateforme OnParticipe. Dans le monde agricole, le cas de Xavier n’est pas isolé. En février dernier, Delphine Serreau, une éleveuse de chèvres, a récolté ainsi près de 200.000 euros pour sauver son exploitation.


J.V. | Reportage TF1 Johan Maviert, Héloïse Lévèque

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