Trois hommes ont été tués par balles en Martinique dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 décembre, dont deux dans la même cité, a appris, samedi, l’Agence France-Presse (AFP) auprès du parquet et de sources sécuritaires, ce qui porte à 40 le nombre d’homicides dans ce département en 2025.
Le premier homicide a été commis dans la soirée de vendredi dans la cité Ozanam sur la commune de Schœlcher, dans le centre de l’île des Antilles françaises, selon la gendarmerie et le parquet de Fort-de-France. La victime, un jeune de 19 ans, a été mortellement touchée par des tirs. Selon une source proche du dossier, il a été retrouvé sur la voie publique atteint de deux balles au thorax. Son décès a été constaté par un médecin urgentiste à 22h 20 heure locale (3 h 20 à Paris), a précisé le procureur, Yann Le Bris, dans un communiqué.
« Selon les premiers témoignages recueillis, et que l’enquête confiée à la section de recherches de la gendarmerie devra confirmer, quelques instants avant d’être victime des tirs mortels, la personne décédée s’était violemment disputée avec un autre homme, pour des motifs liés à leurs relations amoureuses », a ajouté le magistrat.
Aux alentours de 00 h 15, alors que les enquêteurs étaient en train de procéder aux constatations sur la scène de ce crime, ils ont entendu des tirs et ont découvert un homme au pied d’un bâtiment avec une plaie mortelle par balle à la tête, selon une source proche du dossier. Un pistolet Taurus a été retrouvé sur lui, a précisé le procureur. « La clameur publique » a désigné « cette nouvelle victime comme pouvant être l’auteur des premiers tirs mortels » survenus dans la cité quelques heures plus tôt, a-t-il encore rapporté.
« Mesures d’urgence renforcées »
Le troisième homicide de la nuit a eu lieu au Lamentin (centre) vers 4 h 30 heure locale, selon le parquet. En marge d’un événement festif organisé à l’hippodrome de Carrère, une rixe a éclaté entre plusieurs personnes et un homme a été touché par balle au thorax. Son décès a été déclaré vers 5 h 00. Trois douilles ont été retrouvées sur la scène du crime, selon des sources policières. La police judiciaire a été chargée de l’enquête, sans lien avec la précédente.
Quarante homicides, dont 34 par arme à feu, ont été commis en Martinique depuis le début de l’année 2025. L’usage des armes, notamment parmi les jeunes, y constitue un fléau, comme en Guadeloupe et à Saint-Martin. Dans un communiqué samedi, le préfet de la Martinique Etienne Desplanques « réaffirme sa détermination et la complète mobilisation des forces de l’ordre dans la lutte contre les trafics, en particulier le trafic d’armes, et leurs effets profondément déstabilisateurs » sur l’île. « La population martiniquaise est en droit d’attendre une réaction ferme et déterminée face à cette spirale dramatique », a réagi de son côté le président du conseil exécutif de Martinique Serge Letchimy, appelant dans un communiqué l’Etat à prendre « des mesures d’urgence renforcées ».
En Guadeloupe, la nuit a aussi été marquée par un homicide, cette fois à l’arme blanche : à Saint-François, les secours sont intervenus pour un homme en arrêt cardio-respiratoire sur la voie publique qui présentait trois plaies sur le haut du corps et n’a pas pu être réanimé, selon une source proche du dossier. Au moins 51 homicides ont été enregistrés en 2025 sur le ressort de la cour d’appel de Basse-Terre, qui comprend la Guadeloupe et la partie française de l’île de Saint-Martin. En Guadeloupe et en Martinique, le taux d’homicide est environ six fois supérieur à la moyenne nationale.
