lundi, janvier 13

La triple candidate à l’élection présidentielle donne sa première interview depuis la mort de son père au site du JDNews.
Elle avoue regretter de l’avoir exclu du Front National en 2015, après une série de dérapages qu’elle condamne toutefois.
Étonnée par les réactions d’une partie de la classe politique, elle n’a en revanche pas apprécié le communiqué de l’Élysée.

Suivez la couverture complète

Jean-Marie Le Pen, figure de l’extrême droite française, est mort

Marine Le Pen sort du silence. Dans sa première interview depuis la mort de son père Jean-Marie, la triple candidate à l’élection présidentielle avoue qu’elle regrette de l’avoir exclu du Front National en 2015. Cette année-là, le fondateur du parti d’extrême droite avait multiplié les dérapages, estimant que « l’Occupation allemande n’avait pas été particulièrement inhumaine« , et promis au chanteur Patrick Bruel une « fournée« .

« Je ne me pardonnerai jamais cette décision, parce que je sais que cela lui a causé une immense douleur« , déclare au JDNews celle qui lui avait succédé à la tête du parti d’extrême droite quatre ans plus tôt. « Prendre cette décision a été l’une des plus difficiles de ma vie« , insiste-t-elle. « Jusqu’à la fin de mon existence, je me poserai toujours la question : est-ce que j’aurais pu faire autrement ? ».

Notre famille a été sous les projecteurs pendant 60 ans. Ça, à part les familles royales, ça n’existe pas

Marine Le Pen

À propos des condamnations judiciaires de son père, qui avait notamment renvoyé la Shoah à « un détail » de l’Histoire, elle estime que « c’est un peu injuste » de le juger uniquement à l’aune de ces polémiques. « Sur 80 ans de vie politique, sauf si vous êtes une sorte d’ectoplasme sarkozyste ou socialiste, il est inévitable d’avoir des sujets qui suscitent des polémiques« , relève-t-elle. « Le problème, c’est qu’il recommençait« .

Marine Le Pen lève (un peu) le voile sur une saga familiale complexe, dont les différends ont régulièrement éclaté sur la place publique. « Notre famille a été sous les projecteurs pendant 60 ans. Ça, à part les familles royales, ça n’existe pas« , lance-t-elle. « Mais en réalité, nous sommes une famille normale. Une famille normale qui fait de la politique, ce qui multiplie forcément les occasions de s’engueuler. Pourtant, nous sommes aussi la preuve de ce qui fait la magie d’une famille. Malgré tout, nous nous sommes toujours aimés. »

La patronne des députés RN à l’Assemblée revient également sur les circonstances de l’annonce de la mort de son père. Celle-ci a fait l’objet d’un communiqué signé « Famille Le Pen » alors qu’elle se trouvait dans l’avion qui la ramenait de Mayotte. Mais elle dit en avoir pris connaissance après, à la faveur d’une escale à Nairobi. « Sur le moment, je n’y ai pas cru. Puis, par acquit de conscience, sachant qu’il avait une santé très fragile, j’ai appelé ma sœur pour savoir ce qu’il en était. Et c’est elle qui me l’a appris ».

Enfin, Marine Le Pen avoue qu’elle « ne pensait pas » que la classe politique était « capable » de rendre hommage à son père, se disant « agréablement surprise » par les messages de certaines personnalités de droite. Reste qu’elle n’a pas apprécié le communiqué d’Emmanuel Macron selon qui « l’Histoire jugera » Jean-Marie Le Pen. Le jugement de l’Histoire « sera bien plus sévère » pour le chef de l’État, affirme-t-elle et « retiendra qu’il n’a rien vu et, surtout, rien fait« .


Jérôme VERMELIN

Partager
Exit mobile version