mardi, mai 21
La ministre de la culture, Rachida Dati, et l’ancien président Nicolas Sarkozy lors des obsèques de Frédéric Mitterrand, à l’église Saint-Thomas-d’Aquin, à Paris, le 26 mars 2024.

Voilà un peu plus de quinze minutes que Charlotte Gainsbourg patiente poliment rue de Verneuil. Quand, soudain, Rachida Dati, pull rouge assorti à ses mocassins, sort de sa berline, tout sourire. Ce mardi 2 avril, la star que tous attendent, c’est elle. Revenant de l’Assemblée nationale où elle a répondu à une question sur le hip-hop, la ministre de la culture perce la petite foule qui s’est amassée dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, pour dévoiler, aux côtés de l’actrice, chanteuse et « fille de », la plaque labellisant l’hôtel particulier de Serge Gainsbourg en « maison des illustres ».

A quelques centimètres d’un tag « You’re Under Arrest », titre de l’une des célèbres chansons de l’auteur-compositeur décédé en 1991, Rachida Dati s’épanche. Sept mois plus tôt, c’est en tant que maire du VIIe arrondissement de la capitale que la sarkozyste était venue inaugurer la maison, transformée en musée. La voici désormais ministre. « Si j’avais imaginé… Franchement, merci Serge ! », dit-elle en riant, rappelant que l’interprète de La Javanaise a ouvert, pour elle, comme pour d’autres venus de ces villes « où il n’y a pas d’âme, pas de culture, pas d’imagination », une « fenêtre de liberté ». Une allusion à son parcours romanesque d’enfant d’une cité de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), fille d’immigrés, grimpée tout en haut de l’échelle.

Recrutée, le 11 janvier, pour raviver un gouvernement en manque de vedettes, Rachida Dati prend la lumière. Les unes de magazines s’accumulent, comme du temps où elle avait rejoint l’équipe gouvernementale de Nicolas Sarkozy pour devenir garde des sceaux (2007-2009). « C’est une star », constate l’ancien sénateur Les Républicains (LR) Pierre Charon, qui l’a croisée à un pot à l’Elysée, le 5 avril, pour fêter le départ de Frédéric Rose. L’ex-conseiller sécurité du président fut son collaborateur lorsqu’elle logeait place Vendôme.

Présomption d’innocence

Ce soir-là, on se presse autour de « Rachida » pour saluer la ministre et la complimenter sur les sondages faisant d’elle la favorite pour briguer la Mairie de Paris. Rachida Dati pense nuit et jour à déloger la maire de la capitale, Anne Hidalgo. Emmanuel Macron n’ignore rien de l’ambition de la transfuge des LR mais, comme il l’espérait, Rachida Dati « fait du Rachida Dati » : la ministre bouscule l’écosystème culturel en tenant le haut de l’affiche. Un jour sur Skyrock, le lendemain à Tulle pour inaugurer la Cité de l’accordéon, la locataire de la rue de Valois promet mi-mars devant les sénateurs une réforme de l’audiovisuel public en 2025. « Elle fonce », constate le chef de l’Etat satisfait, ajoutant, presque admiratif, « elle est insubmersible ».

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