À Andrezé, dans le Maine-et-Loire, se trouve un atelier expert dans la fabrication de lacets, galons, rubans, sangles et autres cordons.
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Le 13H
C’est un ballet sans fin, un rythme régulier, une chorégraphie bien réglée. Dans l’usine SCF (Société Choletaise de Fabrication), basée au cœur des Mauges, à Andrezé (Beaupréau-en-Mauges), 400 métiers à tresser en bois tournent à l’unisson. Des milliers de fibres pour fabriquer une grande tresse. Et pas question de perdre le fil. « Ici, sur ce métier, vous en avez 56 fils et ces 56 fils vont s’entrecroiser de manière oblique », explique Olivier Verrièle, directeur de SCF.
Ces vieilles mécaniques datent de 1850. L’entreprise les a acquises il y a une dizaine d’années. Elles tournent deux fois moins vite que des machines modernes, comme celle-ci installée à côté, capable de produire 500 mètres de lacets en une journée. Pourquoi garder ces « métiers bois » ? « Ils ne sont pas productifs, ils ne vont pas vite, ils produisent à 5 mètres heure. Mais la lenteur va faire qu’on abîme moins le fil et qu’on arrive à une qualité du produit final », poursuit le patron.
Une lenteur qui séduit
Parmi les clients de cette entreprise, se trouvent des maisons de haute couture. Alain, responsable métiers bois, qui œuvre dans la société depuis plus de 30 ans, parle de « métiers passion » : « Quand ce sont des grosses séries, il n’y a rien, ce n’est pas intéressant. Ce qui est intéressant, c’est la création. Faire des beaux trucs, point. » Et si la demande de production devait augmenter, dans ce hangar dort un trésor. Plusieurs centaines de métiers en bois prêts à reprendre du service. « On est le seul à avoir gardé une capacité industrielle, puisque ça requiert un savoir-faire très compliqué et qui nécessite des années pour le maîtriser », affirme Olivier Verrièle.
Un savoir-faire qui se retrouve également avec ses métiers à dentelle. Katia, une dentellière de l’usine, prépare son ouvrage. « Chaque fuseau de couleur a une place spéciale pour faire un motif. J’aime ce que je fais. Comme on n’est plus beaucoup en France à le faire, je pense que c’est bien de perpétuer ces choses-là. »
Depuis 50 ans, cette société entretient une manière de tresser. À l’heure où tout doit être rapide, elle a su transformer la lenteur en atout. Elle est labellisée « entreprise du patrimoine vivant » depuis une dizaine d’années.