lundi, juillet 8

A l’heure où la question des dépendances stratégiques et économiques de l’Union européenne (UE) a fait son entrée dans le débat politique, il est essentiel de comprendre que tous les Etats membres ne sont pas égaux en la matière.

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Quatre catégories se distinguent. Les petites économies ouvertes situées aux marges de l’UE, telles que la Slovénie, Malte, la Finlande ou la Grèce, affichent des niveaux de dépendance à la Chine particulièrement élevés, assortis de plus fortes hausses au fil du temps. Les grandes économies les plus désindustrialisées que sont la France et l’Espagne connaissent des dépendances à la Chine légèrement plus modérées, quoique toujours nettement supérieures aux moyennes européennes. Les principales puissances industrielles européennes, notamment l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, la Roumanie et les Pays-Bas, affichent des niveaux de dépendance proches de la moyenne européenne, et plus portés sur les intrants industriels.

Viennent enfin les économies de plus petite taille très fortement dépendantes de leurs partenaires européens, et donc relativement moins exposées aux importations chinoises, notamment les pays baltes, le Portugal et l’Autriche. En moyenne, un Etat membre dépendait, en 2022, de la Chine pour son approvisionnement dans quelque 134 catégories de biens représentant 3,4 % de l’ensemble de ses importations. Au total, les Etats membres sont dépendants de la Chine pour 620 produits. Les équipements ménagers, le mobilier, les appareils électroniques et le textile restent les principaux facteurs de dépendance, en phase avec les points forts de la Chine à l’exportation. A l’inverse, la Chine ne dépend de chaque Etat membre que pour un ou deux biens en moyenne, soit au total 33 produits représentant 3,6 milliards d’euros d’importations chinoises. Les dépendances ne sont cependant pas toutes négatives tant qu’elles sont maîtrisées.

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Confrontée à la montée en puissance industrielle de la Chine au cours de ces deux dernières décennies, l’Allemagne est le pays qui a connu la plus importante chute du nombre de produits dont la Chine est dépendante. Les secteurs des machines-outils et de la chimie ont été les premiers facteurs de cette diminution. Reste que ces secteurs permettent à l’Allemagne de demeurer la principale source européenne de produits dont la Chine est dépendante. La France a mieux résisté, devenant au fil des deux dernières décennies le deuxième plus important pourvoyeur de produits européens dont la Chine est dépendante. Mais ces produits ont changé de nature : ils se situent moins dans le secteur du transport que dans celui de l’agriculture, tandis que le textile de luxe figure toujours en bonne position.

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