La prétendante du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon, Lucie Castets, n’a pas pour « objectif premier de respecter le pacte de stabilité » européen, qui limite le déficit public à 3 %, dit-elle dimanche 28 juillet dans un entretien avec La Tribune. Ce pacte « a été mal renégocié. La France proposera une nouvelle discussion », précise-t-elle. Par ailleurs, si elle accède au poste de premier ministre, Mme Castets souhaite aussi lancer « une grande réforme fiscale ».
La France a été placée en procédure pour déficit public excessif par la Commission européenne après avoir affiché un déficit à 5,5 % du produit intérieur brut en 2023, une première depuis la suspension des règles budgétaires en 2020 avec la crise du Covid-19.
Lucie Castets a annoncé son intention d’aller « chercher des recettes fiscales et sociales à hauteur de 150 milliards d’euros à l’horizon 2027, afin de financer notre programme et de réduire le déficit ». Pour cela, elle annonce, en cas d’accession à Matignon, « une grande réforme fiscale » portant sur « la progressivité de l’impôt sur le revenu », lequel « passera à quatorze tranches » comme le prévoit le programme de la coalition de gauche aux législatives.
Cela doit provoquer « une baisse d’impôt » pour « une grande partie des ménages », assure Mme Castets, énarque que le grand public a découverte le 23 juillet quand le NFP a proposé son nom pour Matignon.
« Un prof dans chaque classe »
Elle souhaite également que « les expatriés fiscaux paient leurs impôts au fisc français comme le font les Américains expatriés vis-à-vis du fisc des Etats-Unis ». Elle confirme par ailleurs un élargissement de « la taxation du patrimoine » et le retour de l’impôt sur la fortune. Concernant les entreprises, elle préconise l’arrêt des « dispositifs les plus coûteux, par exemple les baisses de cotisations, qui sont surdimensionnées ».
Lucie Castets, dont la candidature pour Matignon a été balayée par Emmanuel Macron peu après avoir été annoncée, a effectué son premier déplacement à Lille samedi auprès de commerçants et de militants. La haut fonctionnaire a fait savoir qu’elle compte mettre « toutes ses forces » dans la réalisation du programme du NFP. Il faut « mettre plus d’infirmiers et d’infirmières à l’hôpital, mettre un prof dans chaque classe, permettre aux gens d’avoir des jugements donnés rapidement », a-t-elle martelé.