vendredi, mai 3

Une coalition internationale rangée derrière Israël, c’est à cela que ressemble étrangement la communauté internationale depuis le 14 avril, des ennemis historiques aux alliés traditionnels. Après les massacres du 7 octobre 2023, après les pilonnages de l’enclave gazaouie, après la frappe meurtrière sur le consulat iranien à Damas, le monde exprime ses inquiétudes, et exhorte en chœur Israël à la retenue.

L’attaque de drones, de missiles de croisière et de missiles balistiques iraniens vers le territoire israélien, dans la nuit du 13 au 14 avril, a suscité une foule de réactions. Les traditionnels alliés occidentaux ont condamné les frappes, sans surprise et avec fermeté. A la surprise générale, une seconde catégorie de pays a préféré le camp de l’inquiétude à celui de Téhéran : les alliés traditionnels du peuple palestinien. Pourtant, la guerre à Gaza les a souvent conduits à se détourner d’Israël.

D’un côté, les précurseurs, au Moyen-Orient, de la normalisation des relations diplomatiques avec Israël. L’Egypte appelle à une retenue maximale, mais demeure l’éternel intermédiaire des pourparlers. Fait historique, la Jordanie a envoyé ses avions pour défendre Israël et a intercepté dans la nuit de nombreux drones et missiles iraniens. Aussi surprenantes, les réactions des monarchies du Golfe traduisent un incontestable alignement contre l’attaque iranienne. Le Qatar exprime son inquiétude et appelle les parties à désamorcer les tensions. L’Arabie saoudite appelle aussi à la retenue. Les Emirats arabes unis ont fait plus en mettant à disposition leur espace aérien et des informations.

Nouvel espace de discussion

Le cas du royaume saoudien est le plus étonnant. Rappelons qu’il a normalisé ses relations diplomatiques avec l’Iran en mars 2023, sous l’égide de la Chine, mettant un terme à une rivalité historique. Rappelons aussi que la guerre avec le Hamas a suspendu les pourparlers du royaume avec l’Etat hébreu. Rappelons enfin que, depuis les accords d’Abraham, Israël se languit d’établir des liens officiels avec l’Arabie saoudite, le dernier bastion, peut-être, pour la quiétude de l’Etat hébreu avant la guerre.

Lorsque ni l’Arabie saoudite, ni le Qatar, ni aucun des ennemis historiques de l’Etat hébreu ne se félicitent de la riposte iranienne à la dangereuse et escalatoire frappe israélienne, un nouvel espace de discussion et de coopération émerge.

Ces condamnations ne traduisent pas de l’amitié, mais de l’inquiétude. Il appartient désormais à Israël de mobiliser cet alignement, inespéré après des mois de guerre, de conserver cette synergie relative, cette coalition latente pour la paix, qu’il n’avait su conserver après le 7 octobre. Israël doit faire preuve de retenue pour perpétuer cette arène. Car c’est bien d’une arène de discussion, d’échange, qu’il pourrait s’agir. Celle qui pourrait donner naissance à la signature d’accords de paix et à la reconnaissance d’Israël par les pays arabes et musulmans.

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