En décembre 2021, le député du Lot, Aurélien Pradié se positionnait pour défendre haut et fort le domaine de la santé. Depuis il a déposé une proposition de loi à l’Assemblée Nationale pour lutter contre la désertification médicale.
Un travail de fonds
Le député Aurélien Pradié présentait lundi 21 février sa proposition de loi sur la santé afin de lutter contre les déserts médicaux. C’est un travail qu’il a entrepris depuis plusieurs mois entouré de toute une équipe. 2 000 Lotois et Lotoises, toutes générations confondues, se sont prononcés sur la santé dans le département. Dans ce panel, 30 % des interrogés étaient des professionnels de santé (ordre des médecins, dentistes, directeurs d’hôpitaux ou de faculté, représentants des patients…). Très mobilisés sur le sujet, ils ont souhaité s’exprimer pour alerter sur les différentes problématiques inhérentes à leurs métiers.
Fort de tous ces constats, après un long travail il est ressorti une proposition de loi dont les fondements sont basés sur trois grands axes majeurs. Elle fait état de pistes, de résolutions à explorer pour sortir des déserts médicaux. Pour rappel, le département du Lot a perdu 31 médecins en 10 ans (source ARS).
C’est un sujet important et compliqué et il n’est pas question de trouver des solutions gadgets d’où l’importance de ce travail de fonds. Cette situation actuelle de désertification, nous la devons à plus de 30 ans de problématiques et à un épuisement des professions de santé.
La proposition de loi appuyée par 60 cosignataires de bords politiques divers a été jugée recevable à l’Assemblée Nationale.
Aurélien Pradié rappelait : « Selon une étude commandée par l’association des maires ruraux, 10 % de la population, soit plus de 6 millions d’habitants, vivent à plus de 30 minutes d’un service d’urgence et 75 % d’entre eux vivent en milieu rural. Bien entendu, il y a une impossibilité matérielle, humaine et financière à positionner partout des services d’urgence. Cependant, on ne peut laisser une partie du territoire à l’abandon, sans rechercher des solutions innovantes ».
Les 3 axes de la proposition de loi
C’est pourquoi la proposition de loi met en exergue trois grands axes. La première mesure consiste à rendre effective la suppression totale du numerus clausus. « C’est le fond du problème. Les facultés devraient pouvoir former autant que de besoins de santé sur le territoire » précise le député. La deuxième mesure consiste à modifier l’article L.632-2 du code de l’éducation nationale afin d‘instaurer une 4e année d’internat, créant ainsi le statut de médecin Junior. Et la troisième mesure vise à réduire la fracture territoriale d’accès aux soins d’urgence et de garantir un accès pour tous, dans tous les territoires de notre pays. Aurélien Pradié rappelle « Il y a trois sortes d’urgence : cardiaque, neurologique et obstétrique qui sont essentielles pour chacun. Je ne m’habitue pas au fait de lire dans les médias que des femmes accouchent au bord des routes. Il faut inscrire dans le marbre de la loi un principe de proximité d’un service d’urgence, accessible à tous, à moins de 30 minutes. D’ailleurs une expérimentation sera lancée dès septembre 2022 dans 20 départements ».
MARIE-FRANÇOISE PLAGÈS
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