Pour avoir proféré des menaces de mort contre des opposants au régime algérien sur les réseaux sociaux, l’influenceuse franco-algérienne Sofia Benlemmane a été condamnée à neuf mois de prison avec sursis, mardi 15 avril. Le tribunal correctionnel de Lyon a également condamné l’influenceuse de 54 ans à 200 heures de travail d’intérêt général et a ordonné la suspension pendant six mois de ses accès aux réseaux sociaux TikTok et Facebook, dans un contexte de tensions ravivées entre Paris et Alger.
Suivie sur TikTok et Facebook par près de 350 000 personnes (elle avait un compte sur X aussi, a priori moins connu), l’ancienne joueuse de football, grande supportrice des Fennecs, l’équipe nationale algérienne, était poursuivie pour des vidéos publiées depuis 2023. Notamment une séquence dans laquelle elle insultait une autre femme en lui lançant : « Nique ta mère toi et ta France ! » et « J’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer. »
A la suite de la défaite en football de l’Algérie lors de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) contre la Mauritanie, en janvier 2024, Sofia Benlemmane avait publié une autre vidéo, pour s’insurger contre ce résultat. « C’est à cause de vous qu’on a perdu, les Mauritaniens », avait-elle lancé, ajoutant « sale race de juif, sale race de traître ! ».
Connue pour ses outrances, Sofia Benlemmane s’était fait expulser de Côte d’Ivoire pendant la CAN après avoir tenu des propos racistes sur le pays hôte de la compétition. En octobre 2001, elle faisait partie de ceux qui avaient envahi la pelouse du Stade de France, où se déroulait un match amical France-Algérie, ce qui lui avait valu une condamnation à de la prison avec sursis.