C’est une première depuis trois ans, début de la flambée des prix : l’inflation en France est passée sous la barre des 2 % : l’indice des prix à la consommation calculé par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) est en effet tombé à 1,9 % en août 2024, selon les premières estimations publiées vendredi 30 août. En juillet 2024, il s’était établi à 2,3 %.
Cette baisse de l’inflation s’expliquerait par le très net ralentissement des prix de l’énergie, indique l’Insee : sur un an, les prix de l’électricité ont ralenti, en raison d’un « effet de base », puisque les tarifs réglementés de l’électricité avaient été relevés au 1er août 2023. Les prix des carburants et autres fiouls ont également ralenti en raison de la baisse des cours du pétrole.
L’alimentation, qui a connu une inflation à deux chiffres au plus fort de la crise, connaît depuis plusieurs mois une évolution plus raisonnable. En août – comme en juillet – la hausse des prix des produits alimentaires n’est plus que de 0,5 % sur un an, contre 11,2 % il y a un an.
« On va osciller »
En revanche, les services, notamment dans l’hébergement et les transports, restent le secteur où les prix accélèrent encore, en raison des coûts salariaux. La hausse, de 3,1 % sur un an, est tirée par le secteur d’hébergement et les transports. « Il y a un effet Jeux olympiques très fort dans le secteur des services », commente Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Ce passage sous les 2 % signifie-t-il que l’inflation est désormais derrière nous ? « La bosse de l’inflation est bien passée », poursuit M. Plane. « Mais sur les deux ou trois prochains mois, l’indice des prix pourrait connaître des variations à la hausse comme à la baisse. On va osciller autour des 2 %, en raison d’effets de base, si on n’a pas de surprise géopolitique ou d’effet lié aux prix de l’énergie. »
« La désinflation devrait se poursuivre l’année prochaine, à la faveur de la baisse plausible du prix de l’électricité (entre – 10 % et – 15 % en février 2025) contre une hausse de près de 10 % en février 2024 », estime pour sa part Stéphane Colliac, économiste France chez BNP Paribas. « En février 2025, l’inflation ne serait plus que de 1 % en glissement annuel. »
Les effets de la crise inflationniste, pour autant, sont toujours là. Le ralentissement de l’inflation « non seulement ne veut pas dire que l’on revient aux prix d’avant, explique Jonathan Marie, maître de conférences à Paris-Sorbonne Nord, mais sur la période entre 2021 et 2024, les salaires réels ont perdu environ 2 % en France ».
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