jeudi, novembre 28

Nous sommes aux prémices d’une crise industrielle marquée par des fermetures d’usines en cascade. Des entreprises emblématiques telles que Valeo, Duralex, ExxonMobil, Stellantis, Lactalis, et maintenant Michelin, réduisent leurs activités ou ferment définitivement leurs portes. Cette situation met en péril des milliers d’emplois et l’avenir de notre tissu industriel. Alors que les fermetures d’usines se multiplient, notre tissu industriel dans son ensemble se fragilise. Il est temps d’agir avant que la crise ne devienne irréversible.

Pourtant, ces dernières années ont vu naître une série d’initiatives étatiques, comme le plan de relance France 2030, le crédit d’impôt recherche, la réduction des impôts de production et leur suppression partielle. Selon France Stratégie, ces dispositifs et allégements représentent entre 139 milliards et 223 milliards d’euros injectés dans le secteur, soit un triplement des aides aux entreprises en proportion du budget de l’Etat en vingt ans.

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A une époque où les déficits publics sont sous surveillance, consacrer un tiers du budget de l’Etat au soutien aux entreprises, tout en constatant des destructions d’emplois industriels, révèle une contradiction qu’il faut résoudre. Notre industrie manufacturière ne pèse plus que 10 % de notre création de richesse, loin derrière la moyenne européenne, qui est de 15 %. Ces montants imposent une réflexion, non pas sur leur légitimité, mais sur leur efficacité.

En 2018, lors de la Semaine de l’industrie, le gouvernement lançait le programme « Territoires d’industrie », avec une idée concrète : partir des besoins et des projets des industriels, puis mobiliser les politiques publiques pertinentes (intercommunales, régionales, nationales), qu’il s’agisse de foncier, de formation, d’innovation ou de décarbonation. Ce programme rompt avec les politiques industrielles biaisées par un tropisme en faveur de l’innovation technologique et des métropoles.

Enjeux quotidiens

Au contraire, il s’attaque à des problèmes territoriaux tangibles, comme l’aménagement des sites industriels, la formation des ouvriers et la modernisation des équipements. Alors que 93 % des zones d’activité économique seront saturées d’ici à 2030, le manque de foncier industriel freine notre capacité à réindustrialiser. Pour atteindre l’objectif fixé par le gouvernement de 15 % du PIB porté par l’industrie, il faudrait 80 000 hectares de terrain supplémentaires. Territoires d’industrie apporte des solutions concrètes à ces enjeux quotidiens pour les chefs d’entreprise. Le programme permet de limiter la prolifération des appels à projets, trop bureaucratiques et éloignés des besoins réels des industriels, pour privilégier des actions construites à partir des spécificités locales.

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