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Le défenseur du LOSC, Ismaily (à gauche), à la lutte avec l’attaquant Martin Satriano, lors du  match nul de Brest face à Lille (1-1), le 17 mars 2024, au Stade Francis-Le Blé.

Brest n’est plus une équipe qui surprend, de par son jeu ou son classement, mais un club installé à sa juste place, en l’occurrence, la deuxième du championnat de France de football (avec 47 points). En quête d’une première qualification de son histoire en Coupe d’Europe, la formation finistérienne bataille match après match pour conforter sa place de dauphin du PSG, avec quelques difficultés.

Dimanche 17 mars, pour le compte de la 26e journée de Ligue 1, les Bretons ont été accrochés (1-1) par les Dogues de Lille (4e, 43 points), concurrents directs pour une place européenne, après avoir perdu face à Lens, lors du round précédent. Avec le 15e budget du championnat, les Ty-Zefs ont d’abord peiné à dérouler leur football, d’habitude attrayant, lors d’une première période disputée, mais sans occasions majeures.

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Lors du retour aux vestiaires, Bruno Grougi, l’adjoint d’Eric Roy, entraîneur principal du Stade brestois, est toutefois apparu confiant au micro de Prime Video : « Il va falloir exploiter cette largeur (…), ça peut se jouer sur le dernier quart d’heure. »

Le diagnostic était exact, mais le remède pas forcément à son avantage, puisque les Brestois ont subi les foudres du meilleur buteur des championnats européens en 2024, le Canadien de Lille Jonathan David (auteur de son 15e but de l’année), à la 67e minute de jeu. Acculés mais loin d’être abattus, les pensionnaires du Stade Francis-Le Blé étaient soutenus avec enthousiasme par leurs quelque 15 000 supporteurs.

Pierre Lees-Melou, précieux milieu

Et à raison, puisque le salut des Bretons est venu, comme l’avait prédit Bruno Grougi, dans les quinze dernières minutes, sur une reprise heureuse de l’attaquant uruguayen Martin Satriano (79e). Bousculées jusqu’au bout, les troupes d’Eric Roy ont pu compter sur leur gardien néerlandais, Marco Bizot, qui a réalisé sept parades. Surtout, les Brestois ont encore pu s’appuyer sur le Français Pierre Lees-Melou, pierre angulaire du milieu de l’équipe depuis le début de saison. Au poste de sentinelle, en première ligne pour couper les offensives adverses, l’ancien Niçois est également devenu le maître à jouer du club finistérien.

Et à l’image de sa saison pleine, le trentenaire a livré une prestation à la hauteur du duel livré par les Dogues, de quoi assurer un match nul, et surtout éviter une deuxième défaite consécutive. Forgé à Dijon, puis sur la Côte d’Azur, mais resté souvent dans l’ombre de ses coéquipiers, l’agile milieu de terrain connaît sa meilleure année footballistique, cette fois-ci sous les projecteurs. Ce qui lui a valu les louanges de son entraîneur, le 3 mars, après une victoire contre Le Havre (1-0), acquise sur une lourde frappe du droitier : « Il mériterait presque d’avoir une sélection [avec l’équipe de France]. »

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Un coup de chapeau adressé à celui qui a quitté tardivement, à 21 ans, le monde amateur, et qui a préféré écarter avec le sourire, un possible avenir sous le maillot bleu : « J’ai dit au coach qu’il s’était un peu enflammé, a répondu le porteur du numéro 20. La marche est haute. Je ne dis pas que je refuserais, mais je suis plutôt un joueur d’équipe, simple, d’ombre (…), et j’ai déjà posé mes vacances (…) pour cet été », au moment où se disputera l’Euro 2024 (14 juin-14 juillet)

Un stade en fin de vie

Un temps annoncé, lors du mercato hivernal, en partance pour le voisin rennais, Pierre Lees-Melou est finalement resté dans la rade de Brest pour conclure l’exercice 2023-2024. Et, peut-être, faire découvrir une Coupe d’Europe au club qu’il a rejoint en 2022. Seul hic, le Stade Francis-Le Blé n’est pas aux normes des exigences européennes, et profite déjà de dérogations des instances françaises.

Les Brestois, en cas de qualifications en Ligue des champions, devront ainsi probablement se délocaliser lors des soirées continentales, avec le Roazhon Park de Rennes dans le viseur. Les travaux de rénovations de l’antre armoricain, jugés trop lourds par François Cuillandre, le maire de la ville, ne semblent pas être d’actualité. « Cela fait partie des aléas du sport de haut niveau, estimait-il, le 8 mars, dans les colonnes de L’Équipe. Sur un stade qui, à mes yeux, est en fin de vie, on ne va pas effectuer des travaux extrêmement importants parce qu’on doit jouer la Coupe d’Europe. On fera le maximum, dans la limite du raisonnable, pour que les matchs aient lieu à Le Blé. »

Reste que les Ty-Zefs ne doivent pas brûler les étapes, et que la qualification, bien qu’en bonne voie, n’est pas encore actée. Sur leur route d’ici la fin de saison, les Brestois devront encore ferrailler avec quelques cadors qui prétendent aux mêmes places. A commencer par Monaco, en embuscade derrière eux au classement de la Ligue 1, qu’ils recevront le 21 avril, sans oublier Rennes, pour un derby breton en Ille-et-Vilaine, le 27 avril.

D’ici là, un autre affrontement régional attend les Brestois. Après la pause internationale, le 31 mars, ils se déplaceront à Lorient, avec l’objectif de renouer avec le succès pour entretenir leurs rêves européens.

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