dimanche, décembre 7

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au cœur d’une grave crise diplomatique entre Alger et Paris, a été gracié ce mercredi 12 novembre. Une nouvelle évidemment très commentée dans le pays, notamment à l’Assemblée nationale où un soulagement unanime s’est exprimé, ce qui n’empêche pas les polémiques et les débats.

C’était un dossier diplomatique présenté comme prioritaire par la France. Pourtant, c’est bien une demande de grâce formulée par l’Allemagne qui a été acceptée par le président algérien. « C’est la médiation allemande, et les bonnes relations de l’Allemagne et de l’Algérie qui changent la donne », souligne le député insoumis David Guiraud.

Hors micro, un député du camp présidentiel le reconnaît : étant donné l’état des relations entre la France et l’Algérie, l’Allemagne a pris le dossier en main à la demande des autorités française et a servi de médiateur.

Le président Emmanuel Macron a salué justement cette coopération. « La médiation allemande a contribué de manière décisive. Cette libération est le fruit des efforts constants de la France et d’une méthode faite de respect, de calme et d’exigence », a déclaré le président.

« Montrer ses muscles ne sert souvent pas à grand-chose »

Des remerciements à l’Allemagne, et une critique en sous texte à la stratégie diplomatique de Bruno Retailleau qui avait haussé le ton avec l’Algérie. L’ancien ministre de l’Intérieur qui est aussi largement critiqué par la gauche. « La diplomatie, c’est souvent l’art de la discrétion, c’est la capacité à avancer sans pour autant en faire à chaque étape un outil de communication. Montrer ses muscles ne sert souvent pas à grand-chose », résume Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.

« Ce n’est ni un succès du gouvernement ni un échec de Bruno Retailleau. L’Algérie a surtout été très heureuse de répondre à la demande d’un état qui n’est pas la France », note pour sa part un député de droite.

Vers un dégel des relations diplomatiques entre la France et l’Algérie ?

Sur le plan diplomatique, il s’agit bien d’un début de reprise en main d’une crise qui risquait de prendre des proportions encore plus délétères, selon Hasni Abidi, le directeur du Centre d’études sur le monde méditerranéen et arabe à Genève. La libération de Boualem Sansal, un an après son arrestation, marque un « début de sortie de crise » diplomatique entre la France et l’Algérie.

À lire aussiL’écrivain franco-algérien Boualem Sansal gracié et libéré par l’Algérie après un an de prison

Share.
Exit mobile version