mercredi, novembre 27

Il est difficile pour un esprit cartésien de comprendre la logique de Donald Trump. Il cultive l’imprévisibilité, la politique de l’émotion et un mépris certain pour la vérité. Mieux vaut donc une approche empirique, fondée sur l’observation. Pour l’instant, seules les nominations et quelques premières annonces font foi.

Or les choix annoncés ou envisagés dessinent une administration Trump divisée non pas tant entre deux camps qu’en deux polarités. Plus le terrain est celui de la stratégie internationale, plus le choix est celui de la compétence et d’options rationnelles, avec des hommes qui ont longuement écouté et appris. Plus on s’approche de la politique intérieure et de la société, plus les nominations semblent erratiques, fondées sur des personnalités créées par les médias sociaux, le mouvement MAGA (Make America Great Again) et un intégrisme conservateur ou négationniste. C’est la « diagonale de Trump ». Elle était imprévisible, au regard de ce qui s’est dit pendant la campagne présidentielle.

C’est ainsi que Marco Rubio (sénateur républicain de Floride et principal concurrent de Trump aux élections primaires) pour le département d’Etat et Michael Waltz (membre de la Chambre des représentants et ancien conseiller militaire éprouvé) au Conseil de sécurité nationale possèdent de solides connaissances stratégiques. Leurs convictions sont au rebours de l’isolationnisme, sans préconisation d’un « abandon » de l’Europe. Waltz parle aujourd’hui de « restaurer la dissuasion » dans le conflit ukrainien et d’une fin « responsable » à la guerre. Tous deux mettent l’accent sur le défi chinois, auquel ils ont consacré beaucoup d’énergie au Congrès.

La fidélité, critère essentiel

Scott Bessent, ancien conseiller de George Soros et oracle des marchés financiers, est nommé au Trésor. Il met l’accent sur la dérégulation et sur le pouvoir d’achat. Elon Musk, le fondateur de SpaceX, devenu un intime du président, a échoué à placer à ce poste Howard Lutnick, le financier emblématique de Cantor Fitzgerald, dont près de 70 % des effectifs ont péri dans les attentats du 11-Septembre. Celui-ci est placé au commerce, et s’est surtout affiché en partisan des surtaxes douanières en direction de l’Europe. Trump, lui, vient de prendre une première position pour des surtaxes visant la Chine, le Mexique et le Canada : les ventes chinoises auront du mal à contourner les barrières américaines par le voisinage.

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