lundi, janvier 13

A l’îlot Effel, le tour du propriétaire commence par les espaces communs. Car cette ancienne école maternelle située à Malaunay (Seine-Maritime), à 15 kilomètres au nord de Rouen, n’est pas devenue une copropriété classique, mais un habitat participatif : celui-ci compte neuf appartements, complétés par une vaste et chaleureuse salle commune, une chambre d’amis partagée, une buanderie avec quatre lave-linge, des carrés potagers et un poulailler construits par les habitants…

« Il ne s’agit pas de logements conçus par un promoteur, qui cherche à optimiser pour gagner le maximum d’argent. Ils ont été réfléchis avec notre groupe d’habitants, constitué autour de valeurs partagées », explique Denis, 42 ans, père de deux enfants et chef de projet biométhane (les habitants ont souhaité être cités par leurs seuls prénoms). « On mutualise des espaces, des équipements, des outils, on les entretient ensemble : c’est une façon de vivre plus écolo, avec du lien social en bonus », complète Hélène, costumière de 33 ans, qui vit ici avec son compagnon et leur fils de 3 ans. « C’est un îlot de résistance à l’individualisme, et une façon d’être acteur plutôt que consommateur », ajoute Ani, 70 ans, qui s’est installée avec son mari Bruno après avoir vendu la maison familiale, devenue trop grande.

L’habitat participatif reste ultraminoritaire en France, puisqu’il ne concerne que 10 000 personnes. Il connaît néanmoins un regain depuis les années 2000. Près de 700 projets, soit environ 6 000 logements, sont en gestation ou en travaux, selon le bilan triennal publié jeudi 9 janvier par le réseau Habitat participatif France, qui estime qu’un tiers échappe à ce recensement.

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