dimanche, décembre 7

L’ex-procureure générale de l’armée israélienne Yifat Tomer-Yeroushalmi a été arrêtée dans le cadre d’une enquête concernant la fuite d’une vidéo montrant des violences en 2024 contre des détenus palestiniens par des soldats israéliens dans une prison de haute sécurité, a indiqué le ministre de la Sécurité intérieure ce lundi 3 novembre.

Après avoir annoncé sa démission vendredi, Yifat Tomer-Yeroushalmi avait brièvement disparu dimanche, déclenchant des spéculations dans la presse sur une possible tentative de suicide.

Une enquête ouverte

Dans un message sur Telegram, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a annoncé lundi qu’il « a été convenu qu’à la lumière des événements de la nuit dernière, le Service pénitentiaire agirait avec une vigilance accrue pour assurer la sécurité de la détenue dans le centre de détention où elle a été placée en garde à vue ».

Selon une copie de la lettre de démission publiée par les médias vendredi, Yifat Tomer-Yeroushalmi reconnaît que ses services ont diffusé la vidéo aux médias. « Tsahal (l’armée israélienne, NDLR) est une armée morale et respectueuse du droit et donc même durant une guerre douloureuse (…), elle doit enquêter sur des actes illégaux », dit la procureure dans cette lettre.

Vendredi, l’armée a fait état de l’ouverture d’une enquête sur la fuite de la vidéo. Le ministre de la Défense Israël Katz s’est félicité de la démission de la procureure générale. « Celui qui calomnie les soldats de Tsahal n’a pas sa place dans l’armée », a-t-il dit selon un communiqué de son bureau.

Cinq soldats inculpés en février

L’annonce de l’arrestation, puis l’inculpation en février, de cinq soldats avait suscité une levée de boucliers au sein de l’armée et d’une partie de la classe politique israélienne, alors qu’Israël était en pleine guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

Les cinq soldats avaient été inculpés pour mauvais traitements d’un détenu palestinien en juillet 2024 dans le centre de détention de Sdé Teiman, dans le sud d’Israël. Selon l’acte d’accusation, les soldats ont « agi contre le détenu avec une grande violence » et lui ont infligé « de graves blessures », parlant notamment de côtes fêlées et d’un poumon perforé, avait révélé en février l’armée.

Le centre de Sdé Teiman a été aménagé dans une base militaire pour y incarcérer des Palestiniens arrêtés notamment dans la bande de Gaza après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

Des organisations de défense des droits des prisonniers palestiniens accusent régulièrement l’administration pénitentiaire israélienne de faire subir de mauvais traitements aux prisonniers palestiniens.

Article original publié sur BFMTV.com

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