dimanche, juin 30

Les deux dernières fois qu’il avait fait le déplacement à Bruxelles, en mars 2022 et en février 2023, pour y rencontrer les chefs d’Etat et de gouvernement européens, Volodymyr Zelensky y avait été accueilli en héros. Jeudi 27 juin, le président ukrainien s’est de nouveau rendu dans la capitale belge, deux jours après la décision des Européens d’ouvrir les négociations d’adhésion de Kiev à l’Union européenne (UE). Mais cette fois, même s’ils lui ont réservé un accueil chaleureux, les Vingt-Sept avaient une autre préoccupation en tête : les nominations des « top jobs » des institutions communautaires.

Moins de trois semaines après les élections européennes du 9 juin, ils ont reconduit l’Allemande Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, nommé le Portugais Antonio Costa à celle du Conseil européen et choisi l’Estonienne Kaja Kallas pour prendre la tête de la diplomatie européenne.

L’affaire était bien engagée, alors que les traités prévoient que ces nominations soient validées à une majorité qualifiée des Etats membres. La plupart des capitales, à commencer par Paris et Berlin, défendaient en effet cet attelage. Il avait été négocié entre les chefs d’Etat et de gouvernement européens des trois groupes politiques – les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les Libéraux de Renew – qui forment une majorité au Parlement européen, à même de voter les projets législatifs de la Commission.

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Viktor Orban avait prévenu qu’il ne se satisferait pas de cet accord, qui, regrette-t-il, oublie les votes de tous ceux qui, le 9 juin, n’ont pas voté pour l’une des trois formations de la coalition. Alors que les droites radicales ont progressé presque partout en Europe, ces dernières comptent désormais quelque 400 sièges sur un total de 720 dans l’hémicycle strasbourgeois. « Les électeurs européens ont été trompés », la droite « a formé une coalition de mensonges avec la gauche et les libéraux. Nous ne soutenons pas cet accord honteux ! », s’est emporté le premier ministre hongrois.

« Meloni s’est mise dans un coin avec Orban »

Comme annoncé, il s’est opposé à la nomination d’Ursula von der Leyen, dont il avait fait, durant sa campagne pour les élections européennes, la femme à abattre pour ses positions trop progressistes à ses yeux. Le dirigeant hongrois, proche du Kremlin, a également voté contre celle de Kaja Kallas, qui, depuis l’invasion de l’Ukraine par le Russie, prône une position sans concession à l’égard de Moscou. Viktor Orban a, en revanche, soutenu la nomination d’Antonio Costa.

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