samedi, mai 18

Dans le contexte de la recrudescence d’actes et de paroles antisémites, pas un jour ne passe sans que les universités soient montrées du doigt, accusées tantôt de laxisme, tantôt de censure, sans que jamais ou presque on considère la situation comme elle doit l’être, au regard du droit dans un pays démocratique.

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S’agissant d’un prétendu laxisme, ainsi que France Universités l’a récemment rappelé, affirmer que les universités ne combattent pas l’antisémitisme relève de la propagande. C’est un mensonge que de dire que les présidentes et présidents d’établissement d’enseignement supérieur sont dans le déni quant à ce fléau qui constitue d’abord un délit. Ils ont à leur disposition plusieurs outils, dont ils ne manquent pas de se saisir : le signalement au procureur de la République par l’article 40 du code de procédure pénale, le dépôt de plainte, ainsi que le recours à des mesures disciplinaires.

Contrairement à ce qu’avancent certains, dont la connaissance de la chose universitaire semble très restreinte et qui devraient eux-mêmes signaler au procureur de la République les dossiers qu’ils prétendent détenir, les présidentes et présidents d’université pratiquent la tolérance zéro face aux violences et aux discriminations, de quelque nature qu’elles soient.

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S’agissant d’une prétendue censure, les accusations sont tout aussi fausses. Elles sont abjectes dès lors qu’un président est comparé à un collaborateur du régime nazi. Force est de constater que la polémique est aujourd’hui reine dans nos sociétés, et que les lieux et contextes de débat éclairé sont de plus en plus rares.

Cadre d’échanges

Cette évolution désastreuse, dont la dynamique semble malheureusement s’aggraver, est très préoccupante en démocratie, puisque, par essence, le débat contradictoire en constitue l’un des fondements. Or l’université, qui accueille chaque année des milliers de conférences publiques et de colloques scientifiques, est l’une des seules institutions à offrir un tel cadre d’échanges et de discussions.

Rappelons que le code de l’éducation dispose que « le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique », qu’« il tend à l’objectivité du savoir » et qu’il « respecte la diversité des opinions ». Il doit également « garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique ». Et c’est peut-être précisément en raison de ces prérogatives que l’université est attaquée par celles et ceux dont la pensée se réduit à la provocation et à l’outrance.

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