LA LISTE DE LA MATINALE
Du pastiche télévisuel sous perfusion Marvel à une touchante chronique personnelle, les séries de la semaine passent par tous les genres, y compris ceux de la série de narcotrafiquants et du true crime le plus glauque.
« Agatha All Along » : ensorcelante Kathryn Hahn
Personnage périphérique de l’univers Marvel, la sorcière Agatha Harkness est apparue à la fin de la série WandaVision sous les traits de Kathryn Hahn. L’actrice (que l’on peut toujours voir dans le merveilleux I Love Dick, sur Prime Video) semblait s’amuser, la maison Marvel lui offre son sabbat à elle toute seule. Pour recouvrer ses pouvoirs surnaturels, Agatha doit d’abord échapper au sort que lui a jeté son adversaire. Enfermée comme Wanda Maximoff dans un univers de fiction, Agatha se prend d’abord pour l’héroïne d’une de ces séries américaines policières inspirées du « scandi noir ». Une fois le pastiche conjuré, elle réunit autour d’elle quelques collègues, qui se trouvent être incarnées, entre autres, par Aubrey Plaza, née pour jouer les sorcières, et la superstar de Broadway Patti LuPone. C’est assez pour donner aux deux premiers épisodes (les seuls vus) une énergie et un charme prometteurs. T. S.
Série créée par Jac Schaeffer (EU, 2024, 9 x 30 min). Avec Kathryn Hahn, Joe Locke, Aubrey Plaza, Patti LuPone, Debra Jo Rupp. Deux épisodes déjà disponibles sur Disney +, et un nouvel épisode chaque mercredi jusqu’au 30 octobre.
« Monstres. L’histoire de Lyle et Erik Menendez » : le mal en héritage
Soigneusement déguisée sous la franchise Monsters et les oripeaux du true crime tels que Ryan Murphy et Netflix les aiment, la série Monstres. L’histoire de Lyle et Erik Menendez avance masquée. En à peine trois épisodes, l’enquête qui a conduit à l’arrestation des deux frères Menendez pour le meurtre sauvage de leurs riches parents (Javier Bardem et Chloë Sevigny) à Los Angeles, en 1989, est expédiée. Il faut attendre le milieu de la saison, et surtout un monumental épisode 5, pour que la série se dévoile enfin et nous entraîne sur le terrain, beaucoup plus raide, des violences intrafamiliales. Il ne nous sera alors rien épargné des sévices – y compris sexuels – qu’Erik (Cooper Koch) et Lyle (Nicholas Chavez) disent avoir subi de la part de leurs parents tout au long de leurs enfance et adolescence, révélations qui tiendront lieu de ligne de défense pendant leur procès, qui occupe la seconde moitié de la saison. Traitée avec la flamboyance chère à Ryan Murphy, qui n’empêche jamais la prudence nécessaire à ce type de sujet, L’Histoire de Lyle et Erik Menendez se révèle, trente ans après les faits et quelques mois après Mon petit renne, une série pionnière du #metoogarçons. Au. F.
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