vendredi, septembre 20

Voilà qui devrait conforter les syndicats dans leur position. Alors que la fonction publique souffre depuis plusieurs années d’un fort manque d’attractivité, les organisations représentant les agents publics répètent inlassablement qu’améliorer la rémunération des fonctionnaires répondrait en partie à cette crise. Une décennie de gel du point d’indice a en effet fait stagner les salaires. Sensiblement revalorisé en 2022 (+ 3,5 %), cet outil, qui sert de base au calcul du traite­ment des fonctionnaires, n’avait pas bougé depuis 2010 – hormis un coup de pouce de 1,5 % en deux temps pendant le mandat de François Hollande, en 2016.

Mais la revalorisation de 2022 est intervenue dans un tel contexte inflationniste qu’elle n’a pas du tout permis de freiner le décrochage des salaires des agents. Selon une note publiée jeudi 19 septembre par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), les salaires dans les trois versants de la fonction publique (territoriale, hospitalière et d’Etat) ont baissé en 2022 par rapport à l’inflation.

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La baisse la plus notable concerne la fonction publique d’Etat. Compte tenu du niveau de l’inflation (5,2 % en 2022, 1,6 % en 2021), le salaire net moyen en euros constants diminue de 2,2 %, tous statuts confondus. Le montant inscrit sur la fiche de paie a pourtant augmenté en 2022. En moyenne, ces agents touchent désormais 2 743 euros net par mois, en hausse de 2,9 % par rapport à 2021. C’est le résultat de la revalorisation du point d’indice, de l’augmentation de l’indice minimum de traitement et des trois revalorisations du smic (qui est indexé sur l’inflation), intervenues en 2022.

Mais ces mesures ne comblent pas le niveau de l’inflation en 2022 et n’empêchent donc pas les salaires de se replier. Grâce aux dispositions adoptées en faveur des bas salaires, les fonctionnaires de catégorie C sont les moins touchés (− 0,6 %) comparé à ceux des catégories B (− 2,4 %) et A (− 1,8 %). Autre enseignement de l’étude de l’Insee, l’égalité salariale entre les hommes et les femmes n’est toujours pas totale. Même avec un profil identique (âge, expérience, qualification…) et le même type d’employeur, les rémunérations des femmes sont inférieures de 3 %.

En 2024, une « année blanche » redoutée

Les salaires baissent de manière moins marquée dans les deux autres versants. Dans la fonction publique territoriale, le salaire net moyen en euros constants diminue de 1,1 %, alors qu’il était déjà en repli en 2021 (− 0,5 %). Résultat, les agents travaillant pour le département perçoivent en moyenne 2 351 euros net par mois tandis que la rémunération dans les communes atteint 2 021 euros. Seule la fonction publique hospitalière voit sa situation se maintenir relativement. Le salaire net moyen en euros constants baisse ainsi de 0,4 %. Les accords du Ségur de la santé de 2020, qui ont notamment conduit à des revalorisations de grilles, expliquent en partie cette meilleure résistance des salaires face à l’inflation par rapport aux autres secteurs de la fonction publique.

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