vendredi, mars 21

Les responsables de la Réserve fédérale (Fed) ont dégradé mercredi leurs prévisions pour l’économie des États-Unis.
Ils anticipent désormais un rythme de croissance nettement moins soutenu et une inflation plus élevée.
Un coup dur pour Donald Trump, deux mois après son retour aux affaires.

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Le second mandat de Donald Trump

La Réserve fédérale américaine guère confiante en l’administration Trump. La Fed, qui a laissé sans surprise ses taux inchangés mercredi, a néanmoins évoqué un surcroît d' »incertitude« , deux mois après le retour au pouvoir du républicain. Raison pour laquelle elle a décidé de dégrader ses prévisions pour la première économie mondiale. 

Selon la première actualisation de leurs prévisions depuis décembre, les responsables de la Fed anticipent une croissance du produit intérieur brut (PIB) bien moins soutenue, à +1,7% à la fin de l’année (contre 2,1% prévu auparavant). Ils prévoient aussi une accélération de l’inflation à 2,7% (contre 2,5% en décembre).  Ils ont aussi légèrement relevé le taux de chômage attendu, à 4,4% (contre 4,3% précédemment). Seul invariant dans les prévisions : les responsables s’attendent toujours globalement à ce que l’institution monétaire décide deux baisses de taux (d’un quart de point chacune) cette année.

Les premiers effets de la politique économique de Trump

Depuis la précédente réunion de la Fed fin janvier, qui s’était aussi traduite par un statu quo sur les taux, le panorama a singulièrement évolué. Les entreprises ont commencé à subir de nouvelles taxes sur les importations, les consommateurs à surveiller de près leur porte-monnaie, et les investisseurs à sérieusement douter que les États-Unis puissent sortir sans dommages de l’essoreuse enclenchée par le président Donald Trump. Outre ses revirements sur les droits de douane, le chef de l’État a lancé le milliardaire Elon Musk à l’assaut de l’État fédéral pour tailler dans les dépenses et faire fondre le nombre de fonctionnaires.

Jusque-là, face à une économie florissante et un taux de chômage faible, la Fed s’était surtout focalisée sur la lutte contre l’inflation, encore au-dessus de sa cible de 2% (à +2,5% sur un an en janvier, par rapport au pic de 7,2% en juin 2022, selon l’indice PCE privilégié par la banque centrale). Les spécialistes anticipent désormais un rebond de l’inflation – ce qui implique en principe que la Fed relève ses taux directeurs pour la freiner -, en même temps qu’un refroidissement de l’économie, ce qui plaide pour un abaissement de taux afin de relancer la machine.

Dans l’immédiat, « nous n’avons pas besoin de nous presser et sommes bien placés pour attendre plus de clarté« , avait déclaré Jerome Powell le 7 mars, fermant la porte à toute variation des taux à court terme. Donald Trump a à plusieurs reprises fait savoir qu’il voulait les voir baisser pour rendre les crédits moins onéreux pour les entreprises et les particuliers.


Thomas GUIEN

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