vendredi, octobre 18

Sur l’immigration, le gouvernement défend une nouvelle loi « début 2025 » malgré les critiques et défend le gel des dépenses de l’AME

« Le gouvernement veut geler les dépenses de l’aide médicale de l’Etat [AME]. Ensuite, nous regarderons si des mesures complémentaires sont nécessaires pour contenir l’AME », a fait valoir Maud Bregeon, jeudi matin sur CNews-Europe 1. Le gouvernement s’est dit favorable, mardi, à un gel des crédits consacrés à l’AME destinée aux sans-papiers, alors qu’il prévoyait initialement de les augmenter dans le cadre du budget 2025.

« La réforme de l’AME c’est soit du réglementaire, soit du législatif, ça dépend ce que l’on veut faire », a-t-elle affirmé, précisant que le gouvernement compte en priorité faire adopter une nouvelle loi sur l’immigration « début 2025 ». « Est-ce qu’on estime que l’état actuel de la situation est satisfaisant ? Moi, je ne crois pas », a encore ajouté Maud Bregeon alors que le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, prépare un projet de loi sur l’immigration, reprenant pour l’essentiel les mesures censurées par le Conseil constitutionnel, que le ministre, alors président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, avait largement contribué à ajouter au texte initial. Elle a précisé par ailleurs que des « accords semblables » à ceux passés par l’Italie avec l’Albanie étaient « à l’étude au ministère de l’intérieur ».

Cette nouvelle loi relative à l’immigration aux accents durcis divise au sein même du camp présidentiel, membre de la coalition gouvernementale. La ministre de la santé, Geneviève Darrieussecq, a assuré mercredi sur France Inter qu’il n’était « pas question qu’il y ait de sujet « aide médicale d’Etat » dans la loi immigration à venir – ce que n’a pas complètement confirmé Maud Bregeon. A la fin de 2023, une proposition des Républicains finalement abandonnée prévoyait de limiter le dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins – aux seuls cas de péril, et à quelques autres, comme la grossesse.

De son côté, la ministre du travail, Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du travail issue aussi du camp macroniste, a jugé jeudi qu’il fallait introduire « un peu de nuance » dans le débat sur l’immigration, rappelant qu’il comportait une « dimension économique » à ne pas négliger. Maud Bregeon a assuré sur ce thème qu’il fallait « définir les secteurs en tension » qui ont besoin d’une main-d’œuvre étrangère, dans le cadre de la prochaine loi.

Le ministre de l’intérieur prévoit notamment de diminuer des droits sociaux des migrants afin que le pays soit « moins attractif », avec l’allongement, par exemple, de la durée de résidence nécessaire aux étrangers pour bénéficier des prestations familiales. Il envisage également d’allonger le délai maximal en centre de rétention administrative pour les étrangers « dangereux », et de durcir les conditions du regroupement familial.

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