C’est une idée fondée sur un ressenti, une envie partagée. Depuis de longs mois, nous chroniquons une actualité marquée par les crises, la radicalisation des débats et la montée des extrêmes, nous racontons des sociétés atomisées et l’urgence climatique, des guerres qui s’enchaînent et des inégalités qui se creusent. Mais nous essayons dans le même temps de repérer des signaux, même faibles, qui dessinent une autre voie que celle tracée par le catastrophisme ambiant, que ce soit à l’échelle individuelle ou collective.
Ce sont tous nos dossiers, élaborés à partir de reportages ou d’analyses repérés dans la presse étrangère (“Habiter le monde autrement”, “Les amis pour la vie”, “Pourquoi court-on ?” – pour être ensemble –, “Ce qui nous lie” – évidemment –, mais aussi “Lire pour aller mieux”), qui ont nourri ce hors-série.
Dans ces moments de fatigue informationnelle, de crispations tous azimuts, pourquoi, comme le défend Lena Gorelik dans la Süddeutsche Zeitung, ne pas s’intéresser davantage à ce qui nous rapproche qu’à ce qui nous divise ? “Il est facile de parler de ce qui sépare, écrit-elle. Les fractures et les blessures se voient. Elles laissent une méfiance, de la colère, des déceptions, des cicatrices qui nous incitent à rester sur nos gardes. […] À notre tour, nous séparons, nous construisons des murs.”
C’est tout l’inverse que nous vous proposons ici, sans angélisme aucun. Simplement, nous avons cherché partout sur la planète des reportages, des analyses, des idées sur ce qui au fond fait société et nous rassemble. Comment réinventer des façons de mieux vivre ensemble ?
À lire ce hors-série, on comprend que, partout, c’est à l’échelle locale que se retissent des liens vitaux pour chacun d’entre nous, c’est là que se recrée du collectif. Ce sont ces communautés de vie en Italie où s’expérimentent le partage, la mise en commun, les familles choisies ; ce sont aussi les tontines au Burkina, qui permettent à des femmes notamment de devenir enfin propriétaires ; ou encore ces habitants d’une ville de Belgique qui accueillent chez eux des personnes atteintes de maladie mentale ; des thérapies sur les bancs publics au Zimbabwe, ou un réseau social sans algorithme et sans haine aux États-Unis.
[…] Lire la suite sur Courrier international




