Les industriels de l’agroalimentaire ont une étrange habitude. Au lieu de laisser sur le bord de leur assiette les morceaux jugés les moins appétissants, quitte à les cacher sous un amas de salade, ils les remettent dans le plat. Où un concurrent viendra les piocher. Cafés, snacks ou yaourts passent ainsi de main en main, en une ronde infernale où chacun cherche la recette gagnante.
Dernier en date à se plier à l’exercice, Unilever (Amora, Rexona, Skip…) s’est délesté en Bourse, lundi 8 décembre, de ses crèmes glacées Magnum, Ben & Jerry’s et Carte d’or, son activité la moins rentable. The Magnum Ice Cream Company, numéro un mondial des glaces, dont le conglomérat anglo-néerlandais conserve près de 20 %, a fait des débuts frileux dans la galerie d’Euronext Amsterdam, avec une capitalisation d’environ 7,8 milliards d’euros, inférieure aux attentes.
Le récit de ces scissions est connu : permettre à une activité, délaissée au milieu d’un panier garni, de pimenter sa croissance en concentrant l’attention des dirigeants et les investissements. Dans l’agroalimentaire, cela se traduit le plus souvent par un rachat du tronçon détaché, voire de l’ensemble devenu plus digeste.
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