À Nointel, le radar fixe ne flashe plus personne depuis qu’il a été vandalisé il y a cinq ans.
La mairie de ce village de l’Oise a demandé à la préfecture de le rétablir, en vain.
En France, les radars routiers sont régulièrement vandalisés.
Un kilomètre de ligne droite en plein village de Nointel (Oise) et des automobilistes qui ne ralentissent pas, malgré la mise en garde du panneau « contrôles radars fréquents ». La route de la Jacquerie, située sur la RD931, cristallise les craintes des riverains. « Certains roulent comme des fous », s’inquiète un habitant. « Les gens roulent à des allures incroyables », déplore un autre. « Ça fait peur pour nos enfants », constate une riveraine.
Cinq ans auparavant, un radar fixe flashait encore les excès de vitesse sur cet axe principal de la commune mais il a été vandalisé et il n’a jamais été réparé. La mairie de Nointel a demandé à la préfecture de l’Oise de le rétablir, sans résultat jusqu’à présent.
Changement de municipalité en 2020, crise sanitaire… La décision de le remplacer a été sans cesse repoussée. Le 13 avril dernier, un accident impliquant cinq voitures a eu lieu dans cette commune. Peu après cet accident, Hélène Dufranne, la maire de Nointel, a lancé une pétition afin de rétablir ce radar fixe. Contactée par TF1, la préfecture de l’Oise justifie son retard : « Il n’a pas été remplacé à l’époque pour des raisons techniques, les nouveaux systèmes n’étant pas tous compatibles avec l’environnement où était placé l’ancien radar. » La préfecture de l’Oise assure suivre depuis ce dossier de très près : « À la suite d’une pétition, la Direction départementale a fait une visite sur site (…) afin de proposer (…) de nouveaux endroits susceptibles d’accueillir un radar. »
Des radars tagués, sciés, brûlés…
Cette situation n’est pas un cas isolé. La France compte plus de 4000 radars, essentiellement des radars fixes, dont certains sont tagués, sciés ou brûlés. Entre 2018 et 2022, 35.000 dégradations ont été recensées, selon un recensement communiqué fin 2023 par le ministère de l’Intérieur. La facture est salée en la matière : changer une vitre taguée ou cassée d’un radar coûte environ 500 euros, tandis que le remplacement de l’appareil coûte entre 60.000 et 80.000 euros.
Selon la Ligue contre la violence routière, moins de radars signifie plus d’excès de vitesse, alors que celle-ci est la première cause de mortalité sur la route. « Un radar permet de ralentir la vitesse d’environ 10%, donc c’est un gain important en termes de sécurité routière. On estime que sur les vingt dernières années, plus de 50.000 vies ont été sauvées grâce aux radars », déclare Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière. Plusieurs autres solutions existent pour empêcher les actes de vandalisme, comme l’augmentation de la présence de radars embarqués, plus discrets et moins exposés, ou encore l’utilisation de matériaux plus solides et la surélévation des appareils.