Ces dernières années, les pays d’Europe centrale et orientale (PECO) ont fait l’objet d’une attention internationale soutenue, principalement en raison de l’invasion de l’Ukraine voisine par la Russie. Face à la menace russe, la région a augmenté massivement ses investissements dans la défense et a diversifié ses importations d’énergie pour moins dépendre de la Russie.
La région a également largement évité le pire en termes de performance économique, faisant preuve de résilience malgré une inflation plus ou moins élevée selon les pays, de graves crises du coût de la vie, et la volatilité des prix de l’énergie. Mais un obstacle menace d’entraver l’expansion économique continue de la région, ainsi que la reconstruction de l’Ukraine après la guerre : il manque 500 milliards d’euros pour financer le développement des infrastructures de la région.
Le chantier est pourtant crucial dans les années à venir pour achever la transition énergétique, améliorer la connectivité, renforcer le commerce et assurer la reconstruction efficace de l’Ukraine et son intégration au reste de l’Europe. Les investissements dans les infrastructures, en particulier dans les marchés émergents, sont sensibles aux bouleversements politiques et économiques, qui peuvent compromettre l’achèvement des projets et les rendements futurs.
Mieux identifier les besoins
Ces risques peuvent dissuader les investisseurs et priver les économies des capitaux dont elles ont besoin. Mais ils peuvent également constituer, en particulier pour les grands détenteurs de capitaux, une opportunité d’investissement intéressante et à faible risque, étant donné les performances économiques de la région malgré l’invasion russe.
La question n’est donc pas seulement de savoir comment combler ce déficit de financement des infrastructures dans les PECO, mais d’identifier ceux qui sont les mieux placés pour investir. Les investisseurs institutionnels locaux, tels que les fonds de pension, peuvent jouer un rôle-clé à cet égard, en tant que détenteurs de capitaux importants à la recherche de rendements stables pour couvrir leurs engagements sur le long terme.
Mais ils sont souvent tenus à l’écart des investissements locaux à grande échelle, qui recourent principalement à des fonds d’investissement, aux obligations d’Etat et d’autres actifs à faible rendement. Bien que ces investissements offrent une certaine sécurité, cette approche conservatrice peut manquer de vision à long terme, car elle ne permet pas de saisir les opportunités d’investissements potentiellement plus rentables dans les infrastructures locales, en jouant un rôle central dans le développement des PECO.
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